© Van Rompay - La Monnaie : Tristan und Isolde Acte II A.Petersen (Isolde), B. Register (Tristan)

Tristan und Isolde est l’hymne wagnérien à l’amour et à la mort : il y ouvre résolument de nouvelles voies sur les plans harmonique, mélodique et esthétique. A l’occasion de la nouvelle production du Tristan und Isolde à La Monnaie, le Cercle belge Richard Wagner a le plaisir de vous proposer un dossier sur l’opéra majeur  de Richard Wagner.

Archétype essentiel de l’art occidental, Tristan a connu bien des interprétations. Comment exposer son intemporalité sans renier notre époque ? Pour Ralf Pleger et Alexander Polzin, il est clair que l’œuvre de Wagner doit être d’abord « une expérience envoûtante, sensuelle et visuellement saisissante » et qu’il privilégiera la métaphore à l’illustration, le minimalisme à l’ascétisme, l’émotion à la sensiblerie, et l’amour, le charme et l’extase à l’intellectualisme ou à l’historicité. Évitant donc toute temporalité ou réalisme, ils veulent envelopper Tristan und Isolde d’un jeu très stylisé d’images-installations irisées par les lumières conçues par John Torres.

Wagner compose « quelque chose de terrible », confie-t-il à Mathilde en 1859. Il faudra tout l’art de notre directeur musical Alain Altinoglu pour résoudre ce « terrible ». Car c’est en effet quelque chose de terriblement difficile à porter sur scène, tant il se passe peu de choses dans cet opéra, et tant il ne s’agit que d’un chant d’extase perpétuellement recommencé.