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Yves Cournes
Du Vaisseau fantôme à La Dame de pique
Préface de Roberto Alagna
Postface de Philippe Olivier
Editions Samuel Tastet

Vingt-cinq années (1995-2020) de critique musicale sont répertoriées dans cet ouvrage.

Doté d’une écriture généreuse, scrupuleuse et enthousiaste, l’auteur nous remémore, à vif, les grands moments de création des Opéras de Nice et de Monte-Carlo où ténors, barytons et sopranos – débutants ou consacrés – ont enrichi ces indispensables théâtres. Ce panorama azuréen vivifiant n’oublie nullement, en parallèle, les lieux mythiques du bel canto – car Yves Courmes est aussi un impénitent globe-trotteur : le Met à New York, le Teatro Colón  à Buenos Aires, La Fenice à Venise, la Scala à Milan, le Regio à Turin, le Carlo-Felice à Gênes et le légendaire estival Festspiele à Bayreuth.

Pour chaque opéra ciblé, la force stylistique nous enjoue à redevenir un spectateur attenté et attentive. Ces critiques – elles méritent noblement cette appellation – sont de rares bijoux dont les feux aux couleurs variées dispersent à leur lecture un saisissement savoureux. On jubile, on trépigne, on s’enchante. Sans omettre, parmi tant d’autres qui jalonnent l’exercice, cette pertinente réflexion : Nos édiles comprendront-ils que dans une société qui se déshumanise et qui accule de plus en plus l’homme à la solitude, l’art lyrique agit socialement comme un véritable exutoire au stress de la vie quotidienne ?
D’une virtuosité assurée, Chroniques musicales azuréennes interpelle le monde lyrique, de plein fouet.

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Yves Courmes est né à Nice le 25 Mai 1947 et a commencé à fréquenter les velours pourpres de l’opéra dès l’âge de sept ans, accompagné par son père qui lui a insufflé l’amour de toutes les musiques… Dans ses veines coule le vieux sang des Balzac et des Sallambier puisqu’il se trouve être l’arrière, arrière , arrière, petit neveu d’Honoré de Balzac. C’est donc tout naturellement qu’il s’est saisi d’une plume pour retracer tout ou partie de ses émotions lyriques en écrivant pendant un quart de siècle les chroniques musicales qui sont rassemblées dans cet ouvrage.

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Hilda Meldrum Brown
The Quest for the Gesamtkunstwerk and Richard Wagner
Oxford University Press

Le Gesamtkunstwerk (« œuvre d’art totale »), autrefois concept clé des études wagnériennes, est devenu plus discuté. Ce livre met en lumière cette idée en retraçant d’abord le développement du concept au XIXe siècle à travers des exemples choisis, dont certains incluent des combinaisons de différentes formes d’art. Il se concentre ensuite sur l’aboutissement du Gesamtkunstwerk dans les théories de Wagner et dans la pratique de ses drames musicaux tardifs, dont Der Ring des Nibelungen est la représentation la plus achevée. Enfin, le livre met en contraste la vision du Ring comme une fusion du texte dramatique et de la musique avec la tendance du XXe siècle à la déconstruction dans les productions wagnériennes et l’importance de la mise en scène. Contre cette tendance, il s’agit ici de plaider en faveur d’une nouvelle approche critique et d’une reconsidération de la nature et du fondement de l’unité fondamentale qui a jusqu’ici été largement perçue dans l’Anneau de Wagner. Les approches par le seul Leitmotiv ne sont plus acceptables. Cependant, en conjonction avec un autre principe, Moment, que Wagner a insisté pour combiner avec Motive, ceux-ci peuvent être ingénieusement « mis en scène » et dirigés vers des fins dramatiques au moyen de dynamiques musicales et de dispositifs expressifs tels que l’accumulation. L’analyse des deux scènes d’Erda montre comment cette combinaison complexe de ressources agit comme un puissant moyen de fusion des éléments musicaux et dramatiques du Ring et confirme son statut de Gesamtkunstwerk.