La Belle Hélène, qui va animer joyeusement notre scène pour la fin d’année, reste, aujourd’hui encore, le roi des opéras bouffes français. Il est le fruit de la collaboration avec les librettistes Meilhac et Halévy. Ce dernier avait déjà marqué de son empreinte le satirique Orphée aux Enfers en 1858.

Plus qu’un simple divertissement, La Belle Hélène est une pièce importante dans l’Histoire du genre. Véritable opéra bouffe, elle est bâtie comme un opéra, mais sur un ton léger, joyeux, allègre, et se démarque d’une comédie seulement mêlée de couplets illustratifs.

D’autre part, pour la première fois avec les aventures d’Hélène, de Pâris et de Ménélas, on inaugure sur la scène du Théâtre des Variétés un spectacle qui triomphera plusieurs mois sans quitter l’affiche, alors qu’auparavant, chaque quinzaine voyait surgir un nouveau titre.

Entre pastiche iconoclaste savoureux de l’Antiquité et critique acerbe des mœurs désinvoltes de la société du Second Empire, La Belle Hélène est un chef-d’oeuvre absolu où musique et prosodie se fondent en une unité paradoxale, désopilante autant qu’originale…

23 décembre 202005 janvier 2021 Opéra de Liège