L’histoire
Dans l’Espagne du XVe siècle, la lutte pour le pouvoir a engendré une haine sans fin au sein des clans rivaux. Le puissant comte de Luna aime la belle et noble Leonora. Celle-ci le repousse car elle est amoureuse secrètement d’un trouvère rebelle, Manrico, l’enfant élevé par la gitane Azucena bien décidée à venger l’injuste mort de sa mère sur le bûcher…
La gitane
En pleine maturité et fort de l’expérience acquise durant les années de galère, Verdi enchaîne ses trois plus grands succès populaires. Avec Rigoletto, Il Trovatore et La Traviata, il réalise cette fameuse trilogie qui marqua l’Histoire de l’opéra du XIXe siècle. L’exploration psychologique des personnages n’a d’égale que l’intense réflexion du compositeur sur les passions humaines : l’amour, la haine, la vengeance et la mort.
S’inspirant d’un drame espagnol, El trovador, de Gutiérrez, l’œuvre est sombre et le dénouement tragique. Pourtant, Il Trovatore nous offre de merveilleux grands airs où la passion sublime le belcanto et où la trame, haletante, ne laisse aucun répit au spectateur.
Si l’immense force tragique de l’opéra réside dans des déchirements triangulaires entre le comte de Luna, baryton, Manrico, ténor et Leonora, soprano, Verdi invente un rôle exceptionnel en la personne d’Azucena. Dans le registre grave, la gitane, mezzo-soprano, est possédée par un besoin absolu de vengeance. Ses interventions, déclinant les phases contradictoires de sa nature, sont un véritable défi pour la cantatrice qui doit exceller sur tous les plans et nous offrir un personnage aussi bouleversant qu’inoubliable.