L’histoire

Dans l’Espagne du XVe siècle, la lutte pour le pouvoir a engendré une haine sans fin au sein des clans rivaux. Le puissant comte de Luna aime la belle et noble Leonora. Celle-ci le repousse car elle est amoureuse secrètement d’un trouvère rebelle, Manrico, l’enfant élevé par la gitane Azucena bien décidée à venger l’injuste mort de sa mère sur le bûcher…

La gitane

En pleine maturité et fort de l’expérience acquise durant les années de galère, Verdi enchaîne ses trois plus grands succès populaires. Avec Rigoletto, Il Trovatore et La Traviata, il réalise cette fameuse trilogie qui marqua l’Histoire de l’opéra du XIXe siècle. L’exploration psychologique des personnages n’a d’égale que l’intense réflexion du compositeur sur les passions humaines : l’amour, la haine, la vengeance et la mort.

S’inspirant d’un drame espagnol, El trovador, de Gutiérrez, l’œuvre est sombre et le dénouement tragique. Pourtant, Il Trovatore nous offre de merveilleux grands airs où la passion sublime le belcanto et où la trame, haletante, ne laisse aucun répit au spectateur.

Si l’immense force tragique de l’opéra réside dans des déchirements triangulaires entre le comte de Luna, baryton, Manrico, ténor et Leonora, soprano, Verdi invente un rôle exceptionnel en la personne d’Azucena. Dans le registre grave, la gitane, mezzo-soprano, est possédée par un besoin absolu de vengeance. Ses interventions, déclinant les phases contradictoires de sa nature, sont un véritable défi pour la cantatrice qui doit exceller sur tous les plans et nous offrir un personnage aussi bouleversant qu’inoubliable.

Note d’intention

Opéra d’amours douloureuses, opéra de perdants dans lequel personne ne parvient à trouver une solution à sa propre anxiété émotionnelle, opéra plein de contradictions où les actions sont racontées et rarement vécues… C’est le regard que Stefano Vizioli porte sur Il Trovatore.
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Basée sur la lecture et l’étude du texte original de Gutiérrez dont fut tiré le livret, sa mise en scène évoque un monde duel : un côté sombre, mystérieux, empreint de superstition et de peur, personnifi é par la gitane Azucena ; puis un côté extatique, poétique, représentant la féminité amoureuse de Leonora. Tiraillé entre ses origines incertaines et ses amours contrariées, le Manrico de Stefano Vizioli se fera le miroir des contradictions exprimées dans le chant et dans le texte. Cette fable ancienne en clair-obscur réveillera et fera vibrer les cordes sensibles assoupies du monde intérieur de chacun..

Distribution

DIR. MUSICALE : Daniel OREN
MISE EN SCÈNE : Stefano VIZIOLI
DÉCORS ET COSTUMES : Alessandro CIAMMARUGHI
LUMIÈRES : Franco MARRI
CHEF DES CHŒURS : Pierre IODICE
MANRICO : Fabio SARTORI
LEONORA : Yolanda AUYANET
IL CONTE DI LUNA : Mario CASSI
AZUCENA : Violeta URMANA
FERRANDO : Luciano MONTANARO
ORCHESTRE ET CHŒURS : Opéra Royal de Wallonie-Liège
1628 septembre 2018 Opéra de Liège