Composé en 1830, en moins d’un mois, Anna Bolena est le 29e opéra de Donizetti. L’action, qui s’appuie sur des faits historiques, offre une trame tragique, expression sublime du Romantisme. Le compositeur joue d’un subtil mélange entre un belcanto alignant les mélodies émouvantes et les prouesses vocales les plus acrobatiques sans jamais perdre la véracité de ses personnages. Si celui de Percy est destiné au ténor Rubini, le rôle-titre fut écrit pour la grande Pasta, créatrice de la Norma de Bellini. D’une effroyable difficulté technique et psychologique, il exige une voix exceptionnelle et figure parmi les plus beaux portraits féminins de l’histoire. Maria Callas en fit l’un de ses rôles préférés en sortant, en 1957, le chef-d’oeuvre de l’oubli.
Anna Bolena porta Donizetti à la renommée internationale. Ému, il écrivit à son épouse: « Tous disent qu’ils ne se souviennent pas avoir été présents à un triomphe aussi éclatant. J’étais si heureux que j’avais envie de pleurer ».