A propos
Richard Wagner
L’Or du Rhin [Das Rheingold]
Les rôles, l’orchestre et autres informations techniques
Titre original : Das Rheingold
Titre francophone : L’Or du Rhin, drame musical en 4 scènes
Livret et musique : Richard Wagner
Dédicace : Louis II de Bavière
Position dans le Ring : Prélude de L’Anneau du Nibelung.
Référence catalographique Wagner-Werk-Verzeichnis : WWV 86A
Rédaction du livret : d’octobre 1851 à novembre 1852.
Composition : de novembre 1853 à septembre 1854.
Création : le 22 septembre 1869, au Königliches Hof- und National-Theater de Munich, sous la direction de Franz Wüllner, dans une mise en scène de Reinhard Hallwachs.
Création en français : Bruxelles, Théâtre Royal de la Monnaie, 31 octobre 1898
Les personnages
Wotan (baryton-basse) : Dieu des victoires et des guerres, et Maître des Dieux. Marié à Fricka, il est caractérisé par son insouciance joyeuse et sa légèreté égoïste. Wotan est une figure dominatrice, guerrière et conquérante, représentant l’autorité et la loi.
Loge (ténor) : Demi-dieu du feu, Loge est un personnage manipulateur et rusé. Il est le conseiller privilégié de Wotan grâce à sa malice, mais reste distant par rapport aux autres dieux.
Alberich (baryton) : Nain vengeur et avide de pouvoir, Alberich vole l’or du Rhin et forge l’anneau maudit.
Mime (ténor) : Frère d’Alberich, il exerce le métier de forgeron.
Fricka (mezzo-soprano) : Déesse du mariage et de la fidélité, Fricka est l’épouse de Wotan. Elle représente la stabilité et la tradition.
Freia (soprano) : Déesse de la jeunesse et de la beauté, Freia est la gardienne des pommes d’or qui confèrent l’immortalité aux dieux.
Donner (baryton-basse), dieu du tonnerre.
Froh (ténor), dieu du printemps.
Fasolt (basse) et Fafner (basse profonde) : Géants frères, Fasolt et Fafner construisent le Walhalla pour Wotan en échange de Freia.
Erda (contralto) : Déesse de la Terre et de la sagesse, Erda avertit Wotan des dangers de l’anneau et de la malédiction qui l’accompagne.
Les Filles du Rhin : Woglinde (soprano), Wellgunde (soprano) et Flosshilde (contralto) sont des ondines chargées de garder l’or du Rhin. Elles jouent un rôle crucial dans l’intrigue en tentant de récupérer l’or volé par Alberich.
L’Orchestre
Vents
1 piccolo,
3 flûtes, la 3e flute joue également le 2e piccolo
3 hautbois,
1 cor anglais, joue également le 4e hautbois
3 clarinettes, en sib et en la
1 clarinette basse,
3 bassons –
Cuivres
8 cors (le 5e, le 6e, le 7e et le 8e jouant également les tubas wagnériens [tuben] en si♭ et fa),
4 trompettes en ut,
1 trompette basse en mi♭
4 trombones (le 4e prenant le trombone contrebasse),
tuba contrebasse
Percussion
timbales, jouées par 2 instrumentistes
cymbales,
triangle,
tam-tam
cordes.
16 premiers violons,
16 seconds violons,
12 altos,
12 violoncelles,
8 contrebasses,
6 harpes.
Musique de scène :
18 enclumes (6 petites, 6 moyennes, 6 grandes),
marteau,
harpe.
Durée moyenne : environ 2h30.
Livret en allemand : Das Rheingold
Livret en français : Wikisource
Partition sur IMSLP : Das Rheingold
Synopsis
Richard Wagner
Das Rheingold [L’Or du Rhin]
Synopsis
Scène 1
Alberich, un nain disgracieux de la race des Nibelung, courtise en vain les Filles du Rhin. Ayant appris que celui qui renoncera à l’amour pourra s’emparer de l’or sur lequel elles veillent, puis forger avec cet or un anneau qui lui assurera la toute-puissance. Alberich, fou de colère suite aux moqueries des filles du Rhin, maudit l’amour qu’on lui refuse, se saisit du précieux trésor et se précipite vers son repère, le Niebelheim.
Scène 2
Au sommet d’une haute montagne, les géants Fasolt et Fafner ont bâti le Walhalla, citadelle du dieu Wotan, lequel leur a promis en récompense Freia, déesse de l’amour et de la fertilité, et aussi soeur de son épouse Fricka. Wotan est contraint de respecter sa parole, lorsque survient Loge : le dieu du feu raconte avoir parcouru le monde à la recherche d’une contrepartie aussi précieuse que Freia, mais n’avoir rien trouvé qui surpasse l’Amour, à part l’anneau forgé par Alberich dans l’Or du Rhin, et pour lequel ce dernier a justement renoncé à l’Amour. Les géants demandent l’or en échange de Freia. Wotan décide de plonger avec Loge vers le Nibelheim afin de subtiliser l’anneau magique.
Scène 3
Wotan et Loge sont descendus dans le royaume souterrain d’Alberich. Ce dernier possède maintenant l’anneau qui lui soumet les autres créatures et un heaume qui permet de se rendre invisible ou de se métamorphoser à volonté (Tarnhelm). Par ruse et violence Loge et Wotan s’emparent d’Alberich et du heaume, qu’ils ramènent au séjour des dieux.
Scène 4
Revenu à l’air libre, Wotan exige d’Alberich la totalité de ses trésors, qu’il remettra aux géants contre la libération de Freia. Lorsque le Nibelung se sépare de l’anneau, il profère sa malédiction envers les futurs possesseurs de l’objet : dépourvu de son pouvoir, il apportera la mort à son propriétaire et provoquera une envie dévorante chez ceux qui s’en approcheront. Pourtant, il faudra l’intervention d’Erda, créature immémoriale et omnisciente, qui prophétise le crépuscule des dieux pour que Wotan accepte de s’en dessaisir au profit des géants. La cupidité provoquée par l’or fait une première victime : Fafner tue Fasolt puis s’éloigne avec la totalité du trésor. Les dieux regagnent le Walhalla tandis que les Filles du Rhin déplorent le vol de l’or et l’hypocrisie du monde des dieux.
L’œuvre
Richard Wagner
L’Or du Rhin [Das Rheingold]
Regards sur l’oeuvre
En 1848, Wagner achève Lohengrin. À cette époque, il entreprend l’écriture du livret de La Mort de Siegfried, base du futur Crépuscule des dieux, amorçant ainsi L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen) par la fin. Ce monumental projet allait occuper le compositeur pendant près de trois décennies.
L’Or du Rhin (Das Rheingold en allemand) constitue le prologue des trois journées scéniques qui, avec lui, forment L’Anneau du Nibelung ou Tétralogie. Cette œuvre puise profondément dans les mythologies germanique et nordique, s’inspirant de multiples sources :
- La saga des Völsung : Ce récit épique nordique relate l’histoire légendaire des Völsung, une famille héroïque. Il est jalonné de dragons, trésors et de vengeances, éléments qui ont nourri l’imaginaire de Wagner.
- Le Das Heldenbuch : Une collection de poèmes épiques allemands, relatant les hauts faits de héros mythiques, qui enrichissent la trame narrative de L’Or du Rhin.
- Les mythes germaniques : Au cœur de l’opéra se trouvent les légendes des Nibelungen, notamment le Nibelungenlied, poème épique médiéval relatant l’histoire de Siegfried et de l’anneau magique forgé à partir de l’or du Rhin.
- La mythologie nordique : Les dieux nordiques, tels que Wotan (Odin) et les géants, y jouent un rôle majeur. Wagner s’est inspiré des Eddas, des recueils de poèmes et récits mythologiques, pour élaborer ses personnages et thèmes principaux.
- Les mythes celtiques : Bien qu’indirecte, leur influence est notable. Les récits de trésors cachés et de forces mystiques, récurrents dans ces traditions, enrichissent l’univers symbolique de l’opéra.
Par ailleurs, Wagner tire également ses références du théâtre grec antique et de l’univers du conte. Cependant, derrière ces récits fantastiques, il cherche à refléter les réalités sociales de son époque. En 1848, alors que germe le projet du Ring, Wagner fait la rencontre de l’anarchiste russe Mikhaïl Bakounine. Tous deux partagent la conviction qu’il est nécessaire de renverser l’ordre établi pour refonder la société. L’Or du Rhin illustre un monde traversé par des tensions entre dieux, Nibelungen et géants, annonçant le chaos. Wotan, malgré son apparence de leader puissant, se révèle faillible et lié par des pactes ambigus. Quant à Alberich, il exploite les travailleurs de la forge, rappelant les pratiques capitalistes du XIXe siècle, sans pour autant réduire l’œuvre à une simple critique politique.
Particularité de la Tétralogie, L’Or du Rhin diffère des autres volets par sa structure : unique acte divisé en quatre scènes continues, il instaure une fluidité dramatique et musicale inédite. Conçu après les autres parties, il remplit une fonction de matrice narrative, établissant les enjeux majeurs : la rivalité entre Wotan et Alberich, la création de l’anneau maudit, et la quête du pouvoir absolu. L’intervention d’Erda, déesse de la sagesse annonçant la chute des dieux, marque un moment clé, posant la tragédie inéluctable au cœur du cycle.
Musicalement, Wagner révolutionne l’opéra avec l’usage des leitmotive, mélodies récurrentes et investies de significations spécifiques. Il développe dans Oper und Drama le concept de versmelodie, où la mélodie exprime l’émotion associée à l’idée véhiculée par les mots. Ainsi, l’orchestre dépasse le rôle d’accompagnement pour devenir l’interprète des émotions inexprimables par le texte. Il joue un rôle fondamental de réminiscence (Erinnerung) et d’anticipation (Ahnung), reliant les motifs à des éléments narratifs ou symboliques.
L’orchestre joue un rôle crucial en exprimant des sentiments que les mots seuls ne peuvent pas transmettre. En tant qu’organe pur du sentiment, l’orchestre possède la capacité d’exprimer ce que les mots seuls ne peuvent pas. Il est étroitement lié à l’élément dramatique du geste (Gebärde), qui peut accompagner une expression verbale ou être utilisé lorsque les mots échouent.
L’orchestre possède également le pouvoir de réminiscence (Erinnerung). Une mélodie orchestrale peut rappeler une émotion, et donc la pensée associée à cette émotion. Enfin, l’orchestre peut présenter une préfiguration (Ahnung) de quelque chose qui n’a pas encore été exprimé. Cette préfiguration musicale sera ensuite définie par association avec un geste ou un objet approprié.
Wagner n’a pas appelé ces moments mélodiques de réminiscence et de préfiguration des leitmotifs (Leitmotive), mais des motifs musicaux (musikalische Motive). Le terme motif doit être compris comme une idée mélodique/harmonique de longueur variable. Wagner met l’accent sur l’association émotionnelle du motif plutôt que sur son contenu sémantique.
Contrairement à l’usage du terme « leitmotif » par ses successeurs, Wagner les appelle motifs musicaux (musikalische Motive), privilégiant leur dimension émotionnelle à leur contenu littéral. Point d’ancrage narratif et musical grâce au réseau de leitmotive, L’Or du Rhin se distingue aussi par son ouverture orchestrale. Les premières mesures, bâties sur un accord parfait de mi bémol majeur bercé par une rythmique ternaire, figurent la création du monde. Ce matériau musical devient, par transformation, le leitmotiv d’Erda : assombri en mode mineur et solennisé par des rythmes binaires. Ainsi, le Rhin, figure aquatique et paternelle, s’unit symboliquement à la Terre, matrice originelle (die Erde).
Sources utilisées :
Opéra de Paris. Das Rheingold [programme], 2025.
La Monnaie. Das Rheingold [programme], 2023.
Philharmonie de Paris, L’Or du Rhin [programme], 2018.
Bibliographie Francophone
Richard Wagner
Das Rheingold [L’Or du Rhin]
Bibliographie francophone
Partition
- Wagner, Richard. Das Rheingold [Musique imprimée] : « Der Ring des Nibelungen »… Vorabend : WWV 86 A…. I, Erste und zweite Szene / Richard Wagner ; hrsg. von Egon Voss. Coll. Sämtliche Werke / Richard Wagner, Mainz : B. Schott’s Söhne, 1988.
- Wagner, Richard. Das Rheingold [Musique imprimée] : « Der Ring des Nibelungen »… Vorabend : WWV 86 A…. 2, Dritte und vierte Szene und Kritischer Bericht / Richard Wagner ; hrsg. von Egon Voss. Coll. Sämtliche Werke / Richard Wagner, Mainz : B. Schott’s Söhne, 1989.
- Wagner, Richard. Das Rheingold, WWV 86A. Edited / Herausgegeben von Egon Voss. Coll. Eulenburg Taschenpartituren, Ernst Eulenburg Ltd, [s.d.]
- Wagner, Richard. Das Rheingold [Musique imprimée] : [the preliminary evening of Der Ring des Nibelungen] / by Richard Wagner ; [libretto by the composer], Full score. New York : Dover Publications, Inc., 1985.
Première approche
- Richard Wagner, L’Or du Rhin. L’Avant-scène opéra n°6-7, 1976.
- Richard Wagner, L’Or du Rhin. L’Avant-scène opéra n°6-7, nouvelle édition revue et augmentée, 1992.
- Richard Wagner, L’Or du Rhin. L’Avant-scène opéra n°227, 2005.
- Duault, Alain. Dictionnaire amoureux de l’opéra. Plon, 2012. Le Ring, p. 841-845.
- Honegger, Marc (ed.) ; Prévost, Paul (ed.). Dictionnaire des œuvres de l’art vocal. Bordas, 1992. (Des) ring des Nibelungen. Vol. P-Z, p. 1771-1788.
- Kaminski, Piotr.Mille et un opéras. Fayard, 2003. L’Or du Rhin p. 1681-1686
- Merlin, Christian. Richard Wagner. Mode d’emploi. L’Avant-scène opéra, Premières loges, 2002. Le Ring, p. 106-109
- Merlin, Christian. Richard Wagner. Mode d’emploi. L’Avant-scène opéra, Premières loges, 2002. L’Or du Rhin, p. 110-111
- Mezzanotte, Riccardo. L’Or du Rhin In Dictionnaire chronologique de l’opéra de 1597 à nos jours / traduit de l’italien par Sophie Gherardi. Le livre de poche, 1994. p. 305-306.
- Osler, Louis et Vermeil, Jean. Le Charme opéra. Guide de nos opéras favoris. Jean-Michel Place, 2005. Der Ring des Nibelungen, p. 626-627.
- Osler, Louis et Vermeil, Jean. Le Charme opéra. Guide de nos opéras favoris. Jean-Michel Place, 2005. Das Rheingold, p. 628-630.
- Pazdro, Michel. Guide des opéras de Wagner. Livrets – Analyses – Discographies. Les Indispensables de la musique. Fayard, 1988. L’Anneau du Nibelung p. 467-805.
- Picard, Thimothée. L’Or du Rhin (R. Wagner). Encyclopédie Universalis [Clé USB], 2025.
- Remy, Pierre-Jean. Dictionnaire amoureux de l’opéra. Plon, 2004. L’Or du Rhin, p. 679-681.
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- Vignal, Marc. Larousse de la musique. Librairie Larousse, 1982. Or du Rhin (l’). Vol. 2, p. 1157-1158.
- Wagner, Richard. Das Rheingold, traduction française avec indication des leitmotivs par Jean d’Arièges. Aubier-Flammarion, 1968.
Pour aller plus loin
- Boulez, Pierre, Chéreau, Patrice, Peduzzi Richard & Schmidt, Jacques. Histoire d’un « ring » : Der Ring des Nibelungen (L’Anneau du Nibelung) de Richard Wagner, Bayreuth 1976-1980, Laffont, Paris, 1981.
- Brisson, Elisabeth (ed.) ; Palacios (ed.). Découvrir Wagner. Ellipse, 2013.
- Godefroid Philippe. Richard Wagner, l’opéra de la fin du monde. Gallimard, Paris, 1988
- Grazioli, I. L’anneau du Nibelung : travail de Wagner sur le mythe germanique et médiéval. In : Les Cahiers wagnériens : revue des associations wagnériennes. Automne 2001, n° 21.
- Gregor-Dellin M. Richard Wagner, trad. de l’all., Fayard, Paris, 1991
- Kufferath, Maurice. Le théâtre de R. Wagner : de Tannhaeuser à Parsifal, L’anneau de Nibelung, Siegfried : essais de critique littéraire, esthétique et musicale. Hachette Livre BNF, 2013.
- Lavignac A., Le Voyage artistique à Bayreuth, Delagrave, Paris, 1896
- Lussato, Bruno ; Niggli Marina. Voyage au cœur du Ring. Fayard, 2005. L’anneau du Nibelung, vol. 1.
- Picard, Timothée (dir.). Dictionnaire encyclopédique Wagner. Actes Sud, 2010
- Sadoul, Numa ; Wagner, Richard ; Renonce France. L’anneau du Nibelung. Dargaud, 1990. L’Or du Rhin. Tome 1.
- Schneider Marcel. Wagner, coll. Solfèges, Seuil, Paris, 1995
- Servant, Pierre et Zink, George, Nibelungen IN Encyclopédie Universalis [Clé USB], 2025.
- Shaw, Bernard. Le parfait Wagnérien. F. Aubier, 1933. 191 p.
- Wagner Cosima, Journal (1869-1883), 4 t., trad. M. F. Demet, Gallimard, 1976-1979.
Sur les Nibelungen
- La Chanson des Nibelungs, J. Amsler éd. et trad., Fayard, Paris, 1992
- R. Boyer, « Eddas et textes eddiques », in R. Boyer et E. Lot-Falck, Les Religions de l’Europe du Nord, Fayard-Denöel, Paris, 1974, rééd. L’Edda poétique, Fayard, 1992 ; La Saga de Sigurdr, ou la Parole donnée, Cerf, Paris, 1989
- M. Colleville & E. Tonnelat éd. et trad., La Chanson des Nibelungen, Aubier-Montaigne, Paris, 1958, rééd. 1971
- E. Tonnelat, La Chanson des Nibelungen. Étude sur la composition et la formation du poème épique, Les Belles-lettres, Paris, 1926 ; La Légende des Nibelungen en Allemagne au XIXe siècle, ibid., 1952