© Monika Rittershaus - Opéra de Paris

A propos

Un dossier préparé par Benoit van Langenhove

Lohengrin :
Les rôles, l’orchestre et autres informations techniques

Présentation

Titre original : Lohengrin, eine romantische Oper in drei Akten
Titre francophone : Lohengrin, opéra romantique en trois actes

Livret et musique de Richard Wagner

Dédicace : Franz Liszt

Référence catalographique Wagner-Werk-Verzeichnis : WWV 63

Rédaction du livret : juillet – novembre 1845
Composition de la musique : printemps 1846 – avril 1848

Sources littéraires principales du livret :
Parzival de Wolfram von Eschenbach, et
Le roman de Lohengrin de Nouhusius

Création : Grossherzogliches Hoftheater, Weimar, 28 août 1850 sous la direction musicale de Franz Liszt
Création en français : traduction de Charles Nuitter. Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 22 mars 1870 sous la direction musicale de Hans Richter.

Distribution

Heinrich der Vogler, deutscher König / Henri l’Oiseleur, roi de Germanie (Basse)
Lohengrin (Ténor)
Elsa von Brabant (Soprano)
Friedrich von Telramund, brabantischer Graf / Friedrich von Telramund, comte brabançon (Bariton)
Ortrud, Friedrichs Gemahlin / Ortrud, sa femme (Soprano dramatique ou Mezzo-soprano)
Der Heerrufer des Königs / Le héraut d’armes du Roi (Bariton)
Vier brabantische Edle / Quatre nobles brabançons (2 ténors, 2 basses)
Vier Edelknaben / Quatre pages (2 Soprano, 2 altos)
Herzog Gottfried, Elsas Bruder / Le duc Gottfried, frère d’Elsa (rôle muet)
Comtes et nobles de Saxe et de Thuringe, Comtes et nobles de Brabant, Dames d’honneur, pages, hommes, femmes et serviteurs. (Chor / Chœurs)

L’orchestre

Vents
3 flûtes dont 1 piccolo
2 hautbois
1 cor anglais
2 clarinettes
2 bassons

Cuivres
4 cors
2 cornets
2 trompettes
2 trombones
1 tuba

Percussions
Timbales
Grosse caisse
Cymbale
Triangle
Tambourin
Tambour

Cordes
Harpe
Violons
Altos
Violoncelles
Contrebasse

Musique de scène :
4 trompettes,
3 flûtes (troisième également piccolo),
3 hautbois,
3 clarinettes,
2 bassons,
4 cors,
8 à 12 trompettes supplémentaires,
timbales,
tambours,
orgue,
harpe

Durée moyenne : environ 3h30
(Acte 1 : 1h05 – Acte 2 : 1h20 – Acte 3 ; 1h05)

Livret : Lohengrin (en allemand)
Partition sur IMSLP : Lohengrin 

 

 

Synopsis

Richard WAGNER

Lohengrin :
Résumé du livret

ACTE I

L’action est située sur les rives de l’Escaut près d’Anvers, dans la première moitié du Xe siècle.

Scène 1
Henri, roi allemand, tient sa cour. Devant lui les comtes brabançons, les écuyers et le peuple, avec à leur tête Frédéric de Telramund, près duquel se tient sa femme, Ortrud. Le héraut d’armes s’avance pour demander aux Brabançons aide et allégeance au roi. Celui-ci se lève alors et expose la situation de l’Allemagne. La trêve de neuf ans qu’il a obtenue avec les Hongrois est terminée et le souverain doit lever à nouveau une armée pour repousser l’envahisseur. Mais il constate qu’en arrivant en Brabant pour y chercher assistance, il a trouvé le royaume en discorde et en demande la raison à Frédéric de Telramund. Celui-ci raconte alors que le défunt duc de Brabant a laissé deux enfants, une fille, Elsa, et un garçon, Gottfried, héritier du trône mais encore mineur. Or, pendant une promenade en forêt avec sa sœur, le jeune prince a disparu. Telramund accuse Elsa d’avoir tué son frère pour régner à sa place. Il ajoute qu’horrifié par ce crime, il a renoncé à la main d’Elsa qui lui avait été promise, pour épouser Ortrud. Et pour finir, tout en rappelant ses droits à l’héritage du Brabant, il demande au roi justice contre Elsa. Le roi ordonne donc qu’on la fasse venir. Le héraut l’appelle.

Scène 2
Elsa paraît. Aux questions du roi concernant le crime qu’on lui reproche, elle ne répond que pour déplorer le sort de son frère. Puis, comme en extase, elle se lance dans un récit où elle raconte comment un chevalier vêtu d’une armure d’argent lui est apparu en rêve et lui a promis appui. Telramund défi e quiconque veut se battre pour Elsa, mais tous se récusent. Le roi demande donc le jugement de Dieu. Telramund se tient prêt. Elsa appelle alors son chevalier et lui engage sa foi, annonçant qu’elle lui accordera sa couronne et son cœur. Le héraut fait sonner les trompettes. Mais l’appel reste sans réponse. Elsa implore qu’on répète l’appel…

Scène 3
Le miracle s’accomplit, le rêve devient réalité. une nacelle tirée par un cygne atteint les berges du fleuve. Le chevalier s’y tient debout, appuyé sur son épée, vêtu d’une armure étincelante en argent et ceint d’un cor doré à la taille. il accepte de défendre l’innocence de la jeune femme puis de devenir son époux s’il remporte le combat, à condition qu’Elsa ne cherche jamais à savoir qui il est ni d’où il vient. La jeune femme jure fidélité à son protecteur. Trois nobles délimitent pour chaque combattant le cercle où doit se dérouler le duel. Les nobles brabançons, impressionnés par l’apparition du chevalier, essaient bien de dissuader Telramund, mais celui-ci ne veut pas passer pour un lâche. Le héraut les appelle alors au combat et le roi élève une prière à la justice divine. Le héraut énonce les règles rituelles préludant au combat et les sanctions encourues par ceux qui les enfreignent. Lohengrin et Friedrich prennent position. Le chevalier attaque le premier, étend rapidement son adversaire au sol mais lui épargne la vie. L’honneur et la vertu d’Elsa sont désormais réparés. Le peuple porte le chevalier inconnu en triomphe, tandis qu’Ortrud s’interroge sur l’identité secrète du héros.

ACTE II

Au château d’Anvers, la nuit suivante.

Scène 1
Friedrich et Ortrud, vêtus d’habits sombres, sont assis sur les marches qui mènent aux portes de l’église. Frédéric de Telramund exhale sa colère à Ortrud pour ses conseils funestes qui l’ont poussé à la déchéance. Mais celle-ci médite sa vengeance. Elle explique d’abord que la magie lui a révélé que le mystérieux chevalier perdrait son pouvoir si son identité était révélée. Il faut donc amener Elsa à poser cette question interdite. Et d’autre part, Ortrud affirme que si la plus infime blessure lui était infligée, le chevalier perdrait aussi sa protection surnaturelle. Ortrud élabore donc son plan et Les deux époux prêtent le serment de mener à bien leur complot.

Scène 2
Elsa paraît alors à son balcon ; elle chante son bonheur à la brise du soir. Ortrud appelle plaintivement la jeune femme, Celle-ci, émue, descend rejoindre Ortrud, pendant que celle-ci, avec une joie sauvage appelle le secours de Wotan et Freia, les divinités païennes, pour mener à bien son œuvre perverse, puis cherche – et réussit ! – à attendrir Elsa sur son sort. Celle-ci compatit, pardonne à Ortrud sa conduite et la convie à se rendre avec elle le lendemain à l’église pour célébrer son mariage. La confiance de la jeune fille ainsi gagnée, l’épouse de Telramund s’emploie alors à immiscer le doute dans l’esprit d’Elsa, quant à l’attitude probable de son futur mari : un jour, cet homme d’origine si mystérieuse ne sera-t-il pas amené à la quitter comme il est venu à elle, par magie ? Elsa ne se laisse cependant pas troubler. Ortrud suit la jeune fille avec une humilité feinte pendant que Telramund, demeuré seul, se réjouit du succès de cette première manœuvre.

Scène 3
Le jour se lève, salué par des fanfares de trompette. Les nobles et les hommes de Brabant se rassemblent devant les portes de l’église. Le héraut du roi lit les dernières décisions prises par les souverains : bannissement de Friedrich, nomination de Lohengrin au titre de protecteur du Brabant, mariage du chevalier avec Elsa, son départ imminent avec les armées royales. Quatre pages s’arrêtent devant le palais et demandent que l’on fasse place au cortège nuptial.

Scène 4
Un long cortège de femmes en habits somptueux se dirige vers l’église. Parmi elles se trouve Ortrud, elle aussi richement vêtue. Lorsqu’Elsa, en robe de mariée, pose le pied sur la première marche de l’église, Ortrud l’apostrophe furieusement au sujet du chevalier et de son origine suspecte, puis provoque le scandale en accusant le chevalier d’imposture : c’est grâce à un pouvoir magique qu’il détient sa force, et c’est pour cela qu’on ne doit point connaître ses origines.

Scène 5
L’arrivée du roi et de Lohengrin met un terme à la querelle opposant les deux femmes. Elsa se réfugie dans les bras de son fiancé et lui raconte sa déconvenue. Mais c’est maintenant Telramund qui sort de la foule où il se cachait. Il proclame ses griefs et met en cause à son tour l’intégrité du chevalier qu’il somme de révéler son nom. Lohengrin refuse de répondre à celui qui a déshonoré son rang : seule Elsa est en droit de lui poser la question. La jeune femme demeure le regard fixe, en proie à un terrible débat intérieur : le doute aurait-il germé dans son cœur ? Elsa se ressaisit heureusement et assure à son futur époux que son amour « sera bien au-dessus de toutes les forces du doute ». Le couple pénètre dans l’église sous les acclamations de la foule.

Acte III

La chambre nuptiale.

Scène 1
Le rideau se lève sur la chambre nuptiale pendant que résonne le chœur qui accompagne l’entrée des époux. Ils s’embrassent, le roi les bénit tandis qu’un chœur d’hommes et de femmes loue les vertus de l’amour. Tous se retirent bientôt et laissent les jeunes époux dans l’intimité.

Scène 2
Dans un grand duo d’amour, ils chantent alors leur bonheur d’être unis, mais la curiosité de la jeune femme quant à l’origine secrète de son mari se fait de plus en plus vive. Lohengrin essaie de détourner la conversation, mais en vain : Elsa est de plus en plus pressante et passionnée, obsédée par une idée fixe : qui est le chevalier ? Dans un demi-délire, elle aperçoit le cygne glissant sur les flots et venant lui reprendre son mari bien-aimé. Au summum de la crise, alors qu’elle pose la question fatidique à Lohengrin, (« Quelle est ta lignée ? »), Friedrich sort de l’ombre suivi de quatre nobles, l’épée tirée, prêt à assassiner le chevalier. Lohengrin l’abat d’un coup. Les nobles épouvantés se jettent à ses pieds ; Elsa s’effondre, inanimée. « Tout notre bonheur est enfui » conclut tragiquement le chevalier au cygne. il révélera bientôt, et à tous, ses origines mystérieuses.

Scène 3
La prairie au bord de l’Escaut, au lever du jour. Le roi a réuni son peuple et exhorte ses soldats au combat pour la défense de la terre germanique. Son discours est interrompu par quatre nobles portant sur une civière le corps de Friedrich. Elsa entre, le visage pâle et défait, puis Lohengrin paraît à son tour. L’air grave. il dit son regret de ne pouvoir conduire les armées brabançonnes au combat, puis il raconte l’attentat dont il a été victime de la part de Telramund ; enfin, il accuse Elisa d’avoir failli à sa promesse. Devant la cour et le peuple de Brabant, Lohengrin révèle son nom, ses origines (il est le fils de Parsifal), son rang (il vient de Montsalvat et fait partie des chevaliers du Graal). Au roi il promet la victoire tandis qu’Elsa s’effondre en criant, apercevant sur le fleuve le cygne tirant une nacelle vide. Ortrud triomphante révèle à l’assistance médusée son dernier méfait : la transformation du jeune duc Gottfried – le frère disparu d’Elsa – en cygne – celui-là même qui remorque la nacelle. Lohengrin, parvenu au rivage, s’agenouille en une prière muette. Une colombe blanche plane au-dessus du cygne et bientôt, à la place de ce dernier, apparaît le prince Gottfried de Brabant. Ortrud s’effondre, Elsa appelle son époux, mais celui-ci s’éloigne déjà sur les flots qui le ramènent vers les régions sacrées du Monsalvat.

Résumé d’après :
Lohengrin, Opéra d’Angers-Nantes, septembre 2016
Lohengrin, Arop-Opéra de Paris, janvier 2017

L’œuvre

Richard WAGNER

Lohengrin :
Regerds sur l’oeuvre

Lohengrin est probablement le plus facile d’accès des opéras de Richard Wagner. À l’opposé de l’énigme un peu lugubre du Fliegende Holländer et de la fantaisie sérieuse de Tannhäuser, Lohengrin raconte une histoire simple où se combattent le bien et le mal sur un arrière-fond de pompe et d’intrigues royales.

Un climat insurrectionnel

Sixième opéra achevé de Wagner, Lohengrin fut conçu au milieu des années 1840, une décennie marquée par une importante agitation politique et culturelle en Europe. Des questions de droit et de souveraineté vont mener à un climat insurrectionnel et ébranler les fondements du pouvoir monarchique des pays germanophones.  Les indications de la partition situent l’opéra dans l’histoire, de façon assez précise : à Anvers, dans la première moitié du Xe siècle. Chef militaire, le roi Heinrich der Vogler incarne le pouvoir politique et l’unité de la patrie. Ses appels pour la défense du Deutsche Reich font écho aux aspirations nationalistes allemandes contemporaines de l’œuvre et qui sont aussi celles de Wagner. Ce souverain est un personnage historique : roi de Germanie de 919 à 936, Heinrich résista aux envahisseurs slaves et hongrois venus de l’Est : ces conflits sont évoqués au début de l’opéra.

Comme toujours dans les opéras de Wagner, les sources du livret sont multiples. Lohengrin, fils de Perceval fait sa première apparition en littérature dans les chansons de geste de Garin le Lorrain. Celles-ci sont à l’origine du roman médiéval Parzival de Wolfram von Eschenbach. Wagner reviendra plus tard vers cet ouvrage pour le livret de son Parsifal. Une autre source du livret vient des Deutsche Sägen des frères Grimm.

Dans la légende de ce chevalier escorté par un cygne, Wagner voyait, selon Une communication à mes amis (1851), la « tragédie du génie qui aspire à descendre vers les milieux ordinaires de l’humanité authentique ».

Lohengrin , un opéra politique

Les visons modernes ont d’autres propos. Claus Guth (Scala de Milan et Opéra de Paris) rappelle que « Nous rencontrons sans cesse dans l’œuvre de Richard Wagner, un même schéma qui se répète : un personnage ou une société s’invente un sauveur, une idole, un guide… Les problèmes commencent au moment où, après l’enthousiasme des premiers temps, le héros admiré laisse trop voir celui qu’il n’était pas censé être… Lorsque sa biographie particulière et authentique s’impose enfin, tout le système s’effondre… »
Il n’est pas de document de culture qui ne soit en même temps document de barbarie affirme Walter Benjamin dans Sur le concept d’histoire (1940). Cette réflexion éclaire l’axe du travail d’Olivier Py pour sa mise en scène de Lohengrin à la Monnaie.  « Lohengrin est plus politique que les autres opéras de Wagner; c’est une recherche de l’essence, de la légitimité politique. Et je crois que Wagner y entrevoit la possibilité que l’esthétique soit une légitimité du politique, tout en pressentant le danger de l’esthétisation du politique. Je suis de ceux qui pensent le nazisme comme un mouvement esthétique. La question de l’esthétisation du politique me semble centrale dans la pièce qui évoque les rapports entre l’artiste et le pouvoir, mieux, entre le poète et le pouvoir. Ce poète, c’est Wagner. Et ce pouvoir est un pouvoir appelé, attendu, qui unifierait l’Allemagne pour le meilleur et le pire… Les rapports entre l’art (voire la culture) et le pouvoir sont donc au cœur de Lohengrin. Et amènent à se demander s’il y a dans le romantisme allemand, emblème de la culture, quelque chose qui pouvait produire la catastrophe que l’on sait. »

Une création à l’intersection de deux manières

L’opéra se situe à une période de mutation dans l’histoire de l’opéra. Au regard des opéras qui vont suivre, Der Ring des Nibelungen, Tristan und Isolde, Die Meistersinger et Parsifal, Lohengrin apparaît comme une création à l’intersection de deux phases :

  • La première est son ancrage dans le climat de l’opéra romantique de son temps avec ses oppositions entre magie et réalité, bien et mal, christianisme et paganisme. Le livret est proche de l’atmosphère littéraire de l’époque qui se plait à mêler légendes médiévales et mystères.
  • La seconde est l’annonce d’un genre nouveau de théâtre et de drame, dans lequel on ne retrouve plus les vieilles hiérarchies opératiques comme l’alternance des airs et des récitatifs. La mélodie continue est préfigurée par un discours plus large où les fondu-enchainés relient les scènes entre elles. Le prélude, qui remplace l’ouverture traditionnelle, annonce et condense l’atmosphère générale de l’opéra.

Par l’exaltation du moi et la projection de l’individualité du héros sur le monde, Wagner s’inscrit profondément dans une nature romantique. Comme souvent chez lui, l’œuvre permet une identification entre le compositeur et son héros. Confronté à de graves problèmes conjugaux, Wagner se sent isolé dans une société qui bride ses idéaux artistiques et politiques. Comme Lohengrin recherche la confiance d’Elsa et la compréhension de tous, Wagner cherche l’amour de sa femme Minna et l’union au monde.

Un puissant discours symphonique

Pour une intrigue au fil simple, Wagner utilise un langage diatonique. L’unité de ton est obtenue par le développement du système de leitmotive. Dans ses œuvres précédentes, après avoir utilisé ces motifs ou fragments de musique pour simplement rappeler aux auditeurs un personnage ou un passage de l’œuvre, Wagner utilise ces « signatures » musicales pour illustrer des idées abstraites. Le nombre de ces motifs est encore peu nombreux. Prenons les principaux : le motif de la fanfare royale, celui du jugement de Dieu, ceux d’Elsa et de Lohengrin, celui du Graal et celui de la question interdite : ils ressemblent à de véritables thèmes avec des carrures régulières, répétés de manière régulière dans un schéma de quatre ou huit mesures.  Nous ne sommes pas encore dans la sophistication du Ring des Nibelungen où un intervalle ou une progression harmonique peut avoir une signification dramatique. Les leitmotive sont là pour fournir fournissent dans une solide fondation au récit de l’opéra et asseoir l’unité symphonique.

Lohengrin impressionne par la puissance de son discours symphonique. C’est l’orchestre et non plus les voix qui prend désormais les rênes du discours musical. Mais là où Wagner se trouve le plus novateur, c’est sur le plan de l’instrumentation où il crée une véritable dramaturgie des timbres et des couleurs orchestrales. Ainsi au personnage de Lohengrin est attaché aux violons et à la tonalité claire du la majeur évocatrice d’une brillance solaire. Elsa a droit aux tonalités plus douces de si bémol et de la bémol majeur et aux sonorités de la petite harmonie : clarinettes, flûtes et bassons. Les personnages sombres du drame, Ortrud et Telramund naviguent dans la tonalité de fa dièse mineur, accompagnés du cor anglais, de la clarinette basse et des trombones. Le roi a droit naturellement aux pompes des cuivres et du do majeur. Chaque personnage est ainsi défini par une teinte orchestrale. Ce qui fait de Lohengrin un cas unique dans l’œuvre de Richard Wagner

Benoit van Langenhove.

 

Sources

Deathridge, John. Le Cauchemar de Lohengrin IN Lohengrin [programme], La Monnaie, avril 2018.
Jordan, Philippe. Prélude au drame musical IN Opéra National de Paris. Lohengrin. Richard Wagner [programme], ONP, janvier 2017.
Py, Olivier & Pols, Reinders. Cinq minutes avec Olivier Py metteur en scène – régisseur de Lohengrin. Interview in Revue du Cercle belge francophone Richard Wagner. Revue n°58 p. 26-27, avril 2018.
Schneider, Corinne. Lohengrin, révélation de la musique pure IN Opéra National de Paris. Lohengrin.

 

Bibliographie Francophone

Richard WAGNER

Lohengrin :
Bibliographie en français

Partition

  • Wagner, Richard. Lohengrin, conducteur In Deathridge, John (éd.), Richard Wagner – Sämtliche Werke. Schott Musik International, Mainz, 1996-2000.
  • Wagner, Richard. Romantische Oper in drei Akten. Herausgegeben nach dem Text der Richard-Wagner-Gesamtausgabe. Chant-piano. Coll. Wagner Urtext-Klavierauszüge, Schott Musik International, Mainz, 2011.
  • Wagner, Richard. Lohengrin in Full Score. Reproduced from the 1887 Breitkopf & Härtel edition. Dover Publications, New York, 1982.

Première approche

  • Richard Wagner, Lohengrin. L’Avant-scène opéra n°272, Premières loges, 2013.
  • Collins, Denis ; Saint André, Pascale ; Godefroid, Pascale. Lohengrin In Pazdro, Michel (dir.). Guide des opéras de Wagner. Fayard, 1988. P. 161-238.
  • Drüner, Ulrich. Lohengrin In Honegger, Marc et Prevost, Paul, Dictionnaire des œuvres de l’art vocal. G-O. Bordas, 1991. P. 1125-1128.
  • Duault, Alain. Dictionnaire amoureux de l’opéra. Plon, 2012. Lohengrin, p. 621-623.
  • Kaminski, Piotr. Mille et un opéras. Fayard, 2003. Lohengrin, p. 1668-1673.
  • Merlin, Christian. Mode d’emploi. Nouv. éd. L’Avant-scène opéra, Premières loges, 2018. Lohengrin, p.74-83
  • Mezzanotte, Riccardo. Lohengrin. IN Dictionnaire chronologique de l’opéra de 1597 à nos jours / traduit de l’italien par Sophie Gherardi. Le livre de poche, 1994. P.251-252.
  • Millington Barry (dir.). Wagner : Guide raisonné. Fayard, 1996. Lohengrin, p. 341-347.
  • Osler, Louis et Vermeil, Jean. Le Charme opéra. Guide de nos opéras favoris. Jean-Michel Place, 2005. Lohengrin, p. 622-625.
  • Picard, Timothée. Lohengrin In Picard, Timothée (dir.). Dictionnaire encyclopédique Wagner. Actes Sud, 2010, P. 1149-1160.
  • Rousseau, Jérémie. Lohengrin In Dermoncourt, Bertrand (dir.). L’Univers de l’opéra. Œuvres, scènes, compositeurs, interprètes. Bouquins, Robert Laffont, 2012. P. 607-609.
  • Tranchefort, François-René. L’Opéra. 1. D’Orfeo à Tristan. Coll. Point Musique, Le Seuil, 1978. Lohengrin, p. 269-272.
  • Tubeuf, André. L’offrande musicale. Compositeurs et interprètes. Bouquins, Robert Laffont, 2007. Lohengrin, p. 564-567.

Pour aller plus loin

  • Dalhaus, Carl. Les Drames musicaux de Richard Wagner. Liège : Mardaga, 1994.
  • Gregor-Dellin, Martin. Richard Wagner. Fayard, 1981.
  • Liszt, Franz. Trois opéras de Richard Wagner considérés de leur point de vue musical et poétique : Tannhäuser, Lohengrin, Le Vaisseau fantôme. Réunis, introduits et annotés par Nicolas Dufetel. Actes Sud, 2013.
  • Lohengrin, discographie. Overblog, [Consultation 2018-01-05]. Accès : <http://operachroniques.over-blog.com/article-18392703.html>
  • Opéra de Paris. Lohengrin, opéra romantique en trois actes. [Programme]. Opéra de Paris, 2017.
  • La Monnaie, Lohengrin. [Programme]. Théâtre royal de la Monnaie, 1990.
  • Simon, Yannick. « Lohengrin » : un tour de France, 1887-1891, Coll. Le Spectaculaire, Presses universitaires de Rennes, 2015.
  • Le vaisseau fantôme ; Lohengrin ; L’or du Rhin / adaptation française par Mme L. Veil. Les Livres roses pour la jeunesse, collection Stead, Larousse, 1912.
    Consultable sur Gallica [Consultation 2018-01-06]. Accès par < http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9680184h/f5.image>
  • Wagner, Richard. Ma vie / texte français et notes de Martial Hulot avec la collaboration de Christian et Melchior de Lisle. Buchet/Chastel, 1978.
  • Wagner, Richard. Une communication à mes amis, suivie de Lettre sur la musique, Mercure de France, 1976.