© Shutterstock - Opéra de Paris Bastille

Opéra de Paris : La Walkyrie

Un nouveau Ring à Paris : faut-il le suivre ?

Bonne nouvelle pour les Wagnériens de Belgique ! L’Opéra de Paris proposera, en novembre 2026, deux occasions de voir en une semaine les quatre opéras de la Tétralogie. La Monnaie avait, on le sait, affiché les quatre ouvrages du cycle en 2023 et 2024 mais, séparément uniquement, et sans donner la possibilité de les retrouver ensuite dans leur continuité. Or, idéalement, un Ring doit pouvoir s’apprécier dans sa globalité.

Mauvaise nouvelle toutefois : après avoir vu les deux premiers épisodes (L’or du Rhin au printemps et La Walkyrie actuellement à l’affiche), on n’est pas sûr de recommander le voyage.

L’article complet de Nicolas Blanmont sur le site de La Libre

La Walkyrie à l’Opéra Bastille : à bâiller d’ennui

Revoici le monde futuriste apocalyptique du metteur en scène Calixto Bieito, où l’on ne peut sortir qu’avec masque à gaz et bouteille d’oxygène. Wotan y dirige l’univers en maîtrisant les données numériques, et le fera finir en les déconnectant. Idée valable sur le papier, mais qui ne s’accompagne ni de lisibilité, ni d’incarnation, s’en tenant à des gadgets. Le jeu est caricatural et le décor plein de pièges acoustiques : dans les pièces vues en coupe du grand data center qui sert de Walhalla, les voix ne sortent pas, redevenant audibles à l’avant-scène. Plus tard, les Walkyries en feront les frais dans une chevauchée où l’on n’entend que l’orchestre.

Pour le formidable enjeu de son premier Siegmund scénique à Paris, Stanislas de Barbeyrac ne déçoit pas. Ovationné au rideau, ce magnifique artiste dose avec élégance et sensibilité sa voix ronde et ambrée, parfois engorgée dans la puissance, mais qui s’ouvrira une fois rassuré par la première. Desservie par la mise en scène, la Sieglinde d’Elza van den Heever avance aussi sur des œufs au premier acte, non sans acidités. Elle ne libérera sa voix rayonnante que dans ses brèves mais cruciales interventions des deux actes suivants.

L’article complet de Christian Merlin sur le site du Figaro

À l’Opéra Bastille, une “Walkyrie” de Wagner apocalyptique

Après un Or du Rhin des plus déconcertants, pour cette première journée de la Tétralogie présentée à l’Opéra Bastille, on ne pouvait qu’être déçu en bien comme disent nos amis suisses. La réussite, en vérité, dépasse nos espérances.

Elle est d’abord musicale, grâce à un Pablo Heras-Casado qui, au pupitre, trouve enfin ses marques dans l’acoustique de Bastille. Dès l’orage liminaire, les éclairs claquent, le son se focalise et répand ses sortilèges. Par la suite, si cette battue distille de savoureux effets chambristes, à trop flatter la courbe du dessin mélodique, elle se risque parfois à atténuer la franchise des attaques. Mais lors de la scène d’amour qui clôt l’acte I, l’incendie reprend ses droits. Il étendra sa nerveuse emprise sans discontinuer jusqu’à la fin, exaltant les atmosphères guerrières du II et du III.

L’article complet d’Emmanuel Dupuy sur Diapsonmag

Die Walküre de l’Opéra de Paris est une affaire compliquée avec une musique formidable

Tout cela serait assez ridicule si le casting n’était pas aussi bon. Paris a réuni une équipe de rêve, allant du jeune et viril Siegmund de Stanislas de Barbeyrac et de la touchante Sieglinde d’Elza van den Heever à l’extraordinaire Brünnhilde de Tamara Wilson, une performance d’une physicalité viscérale et d’un courage époustouflant. Remplaçant un Iain Paterson indisposé, Christopher Maltman est un Wotan tout aussi exceptionnel, à l’apogée de ses talents, façonnant chaque mot avec une intelligence musicale accomplie. Il est rare d’entendre tous les rôles principaux chantés avec une telle finesse inébranlable dans une maison de cette taille.

Le mérite revient aussi au chef d’orchestre Pablo Heras-Casado, qui tire un jeu raffiné de son orchestre sans jamais submerger la distribution. Il dirige une Walküre rapide mais expressive, souvent avec les bords flous d’un objectif soft-focus, mais toujours passionnant.

L’article complet de Shirley Apthorp sur le site du FT

Stanislas de Barbeyrac, premier Siegmund français de carrure internationale depuis les années 1960

« Wes Herd dies auch sei, hier muss ich rasten » (« quel que soit le maître de ce foyer, il faut que je me repose ici »), murmure, recroquevillé, Stanislas de Barbeyrac. Le ténor est le premier Siegmund français d’envergure internationale depuis les années 1960, soit presque sept décennies après René Verdière (1899-1981) et Charles Fronval (1903-1982), qui le chantaient en français au Palais Garnier.

« Je viens de passer la quarantaine, confie le chanteur né à Annecy en avril 1984. C’est le bon moment pour moi. Surtout Siegmund, qui est un beau rôle pour aborder sérieusement Wagner », remarque-t-il. Le musicien a livré sa prise de rôle en mai au Royal Opera House de Covent Garden, à Londres, dans une mise en scène de Barrie Kosky, sous la direction d’Antonio Pappano, rencontré quelque temps auparavant. C’était après Max dans Der Freischütz, de Weber, au Barbican Centre en novembre 2019.

L’article complet de Marie-Aude Roux sur le site du Monde