© Shutterstock

Richard Wagner – Das Rheingold

Depuis les profondeurs du Rhin, étincelle un or magique. Lorsque les Filles du Rhin, qui en ont la garde, repoussent et tournent en dérision les avances d’Alberich, le nain leur dérobe non seulement le précieux métal mais aussi le terrible secret qu’il renferme : celui qui renoncera à l’amour et qui forgera un anneau avec cet or dominera le monde.

Ce fut l’événement wagnérien de l’automne, le début du Ring de Wagner signé par Roméo Castellucci et Alain Altinoglu à la Monnaie. Vous avez la possibilité de le revoir sur la site RTBF Auvio juqu’au mois d’avril 2024.

RTBF Auvio, Musiq3 – L’Or du Rhin, de Richard Wagner , La Monnaie – 154 minutes jusqu’au 19 avril 2924.

Richard Strauss – Salomé

Au rythme des différentes phases de la lune, le corps et l’esprit s’affrontent dans toute leur grandeur et bassesse, jusqu’à ce que le sang de deux êtres soit versé. L’opéra « Salomé » de Richard Strauss est très proche de la tragédie éponyme d’Oscar Wilde. Cette œuvre retrace le fascinant destin de Salomé, une jeune femme qui tente de s’affranchir des ambitions que sa mère projette sur elle. Après avoir subjugué le roi Hérode en dansant pour lui, elle exige en guise de récompense la tête du prophète Jean-Baptiste, qui l’avait repoussée.

L’Opéra national de Hambourg présente « Salomé » dans une mise en scène singulière de Dmitri Tcherniakov, avec le Philharmonisches Staatsorchester sous la direction de Kent Nagano. Asmik Grigorian brille dans le rôle de Salomé, dont le destin prendra une tournure tragique. Grâce à une talentueuse équipe de production, dont Elena Zaytseva (costumes), Gleb Filshtinsky (lumières) et Tatiana Werestchagina (dramaturgie), l’opéra de Strauss devient une expérience aussi visuelle que musicale.

Strauss transpose la tragédie d’Oscar Wilde en une musique puissante et obsédante, qui accompagne la lente décadence de Salomé vers la mort.

Arte Concert – Strauss, Salomé, Opéra de Hambourg – 108 minutes disponible jusqu’au 26 avril 2024

Giuseppe Verdi – Don Carlo

Alors que la guerre franco-espagnole fait rage, le mariage de l’infant Don Carlo avec Élisabeth de Valois doit sceller le traité de paix entre les deux pays. Ce qui était inespéré arrive : ils tombent amoureux l’un de l’autre. Las, le roi Philippe II décide que c’est lui qui épousera la princesse de France. En un instant, l’amante devient belle-mère…

Réflexion sur le pouvoir 
Créé à l’Opéra de Paris en 1867, puis adapté pour la Scala dont il devint un incontournable, ce chef-d’œuvre sombre de Verdi, tiré du poème dramatique de Friedrich Schiller, mêle brillamment l’intime et le politique au fil d’une partition au lyrisme émouvant. Après Macbeth en 2021, le compositeur italien ouvre à nouveau la saison lyrique de la Scala, qui débute traditionnellement le 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, patron de Milan. Un coup d’envoi porté par la soprano Anna Netrebko, habituée du rendez-vous, dans le rôle tragique d’Élisabeth de Valois, l’amoureuse sacrifiée à la raison d’État. Sous la baguette de Riccardo Chailly, cette nouvelle production, mise en scène par Lluís Pasqual, réunit un brillant plateau vocal autour de la star russo-autrichienne : le ténor Francesco Meli (Don Carlo) et le baryton Luca Salsi (Rodrigue, la voix des Lumières), déjà au casting de Macbeth, les basses Michele Pertusi (Philippe II) et Jongmin Park (le grand inquisiteur), ou encore la mezzo-soprano Elina Garanca (la princesse d’Eboli).

Arte Concert, Verdi, Don Carlo, La Scala – 204 minutes disponible jusqu’au 5 juin 2024.

Johann Strauss – Die Fledermaus

Dans une mise en scène de Barrie Kosky, l’Opéra d’État de Bavière présente sa nouvelle production de « La chauve-souris » de Johann Strauss fils. Manigances, champagne et ironie… : un spectacle savoureux qui invite à l’évasion. La captation est réalisée par notre amie Myriam Hoyer.

À l’occasion d’un bal masqué, le docteur Falke cherche à se venger de Gabriel von Eisenstein, un ancien ami qui l’avait abandonné après une fête, le laissant endormi, ivre et déguisé en chauve-souris. Contraint, le lendemain matin, de traverser la ville ainsi accoutré et encore titubant, il s’était senti profondément humilié. Pour punir le coupable, Falke a un plan : il s’arrangera pour qu’Eisenstein soit pris en flagrant délit d’adultère pendant le bal. Dès lors, coups bas et intrigues s’entrecroisent, si bien que tout le monde en prend pour son grade…

Œuvre pétillante
Dans un tourbillon à trois temps, le roi de la valse Johann Strauss II moque les faiblesses des hommes avec une gaieté teintée de cynisme grinçant. Troisième opérette du compositeur, La chauve-souris (Die Fledermaus) s’inspire du Réveillon, une pièce du duo Meilhac et Halévy – célèbres librettistes des grands succès d’Offenbach. L’œuvre séduit tant le public à sa création à Vienne en 1874 qu’elle sera jouée près de cinquante fois dans les deux mois qui suivent la première. Si l’action ne se déroule plus le soir de la Saint-Sylvestre dans la version viennoise du livret, le Bayerische Staatsoper a néanmoins choisi l’opportune période des fêtes de fin d’année pour présenter cette œuvre pétillante qui invite à l’évasion. Le maestro Vladimir Jurowski et le metteur en scène Barrie Kosky, tandem mythique de l’Opéra-Comique de Berlin, sont de nouveau réunis à Munich pour l’occasion, aux côtés d’un plateau de haut vol dominé par la soprano allemande Diana Damrau (Rosalinde) et le baryton autrichien Georg Nigl (Eisenstein).

Arte Concert, Strauss, La Chauve-Souris, Staatsoper de Munich