A l’occasion de la nouvelle production du Prince Igor de Borodine à l’Opéra Bastille, France Musique a consacré une journée spéciale au directeur musical de l’Opéra de Paris. Le site de la station de radio a repris l’interview accordé par le chef d’orchestre à Jean-Baptiste Urbain. C’est l’occasion de parler de plein de chose comme la musique russe, son travail avec l’orchestre, ses rapports avec les metteurs en scène. Il y parle aussi de son grand projet de l’année, la nouvelle production du Ring de Richard Wagner entre avril et décembre « Nous avions commencé avec un Ring, qui avait bénéficié d’une grande reprise en 2013 ; Stéphane Lissner et moi étions bien d’accord sur le fait qu’il fallait en refaire un. Outre cela, une maison d’opéra a besoin de jouer cela régulièrement, ça ne se joue pas en one shot ! En Allemagne on le joue chaque année, de même à l’Opéra de Vienne. J’espère bien que ma vision a changé, oui, d’autant plus que je connais beaucoup mieux la façon dont on joue à Bayreuth. Là-bas, par exemple, les tempi ne sont jamais trop lents : certes, on aime se baigner dans le son magnifique de Wagner, mais lui-même a toujours insisté sur l’importance de rester dans le dialogue, dans le tempo parlé, et non chanté, de la langue. Par ailleurs, à Bayreuth, la fosse est couverte : avec un tempo trop lent, on perd de l’énergie. De même, on ne peut pas jouer sur des tempi trop rapides : on n’entendrait alors plus les détails, qu’il faut se donner le temps de prononcer. Bayreuth, ainsi, donne une autre vision du relief de l’orchestration. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que j’ai une nouvelle lecture de la Tétralogie, mais tout cela m’a beaucoup apporté. » (BvL)
La suite de l’entretien, version audio ou écrite se trouve sur le site de Radio-France.