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Opéra de Paris

Un chef pour Lohengrin

Cela devait-être l’événement wagnérien de ce début d’automne, une nouvelles production de Lohengrin dirigé par Dudamel. Sa démission soudaine de son poste de directeur musical de l’Opéra de Paris remet tout cela en question.

Très vite, l’Opéra de Paris a envoyé un courriel à ses spectateurs :

« Comme vous l’avez peut-être appris, Gustavo Dudamel, programmé pour diriger cette représentation, a annoncé hier qu’il quitterait ses fonctions de directeur musical de l’Opéra de Paris à l’issue de la saison 2022/2023. Vous trouverez ici le communiqué publié à cette occasion.

Nous tenions à vous confirmer dès à présent que votre spectacle aura bien lieu et nous vous communiquerons prochainement le nom de la personnalité qui en assurera la direction musicale. »

 

Le site de l’Opéra indique toujours le nom de Dudamel avec la mention « sous réserve ».
Comme on dit à Londres, Wait and see…

 

La Monnaie

Le nez

Chostakovitch fut, toute sa vie durant, un passionné de littérature, avec une préférence marquée, dans le domaine russe, pour Gogol et Tchékhov. Son intérêt pour Le Nez remonte à un souvenir d’enfance, à une adaptation théâtrale qui l’avait émerveillé.

Tiré des Nouvelles pétersbourgeoise, Le Nez de Nicolas Gogol date de 1834, de l’époque où la Russie vivait sous le règne autocratique de Nicolas 1er . Cette histoire inquiétante, fantastique, où le surréel devient ordinaire dans la vie courante, met en scène un homme très moyen qui a perdu son nez , lequel entreprend une vie indépendante de personnage de haut rang. Il faut comprendre ici une allusion à la perte de la virilité. D’ailleurs, lorsque Kovalev rentre finalement en possession de son précieux nez, il reprend aussitôt son passe-temps favori qui consistait à poursuivre toutes les jolies femmes.

Premier opéra de Dmitri Chostakovitch, Le Nez est une satire fantastique  qui pose un regard très sérieux sur l’Union soviétique staliniste. Une œuvre de jeunesse dans laquelle le compositeur a montré que même à ce jeune âge, il était capable de suivre les courants les plus importants de l’histoire de la musique européenne. Malgré son aspect caricatural, cette œuvre fut aussi à l’époque l’une des dernières pièces de Chostakovitch à s’être glissée entre les mailles du filet de l’appareillage soviétique, et dans laquelle il a pu donc poursuivre son chemin artistique sans être dérangé.

La Monnaie, du 20 juin au 2 juillet.

Opéra royal de Wallonie Liège

Dialogues des Carmélites

Les Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc apparaît comme un opéra à résonance spirituelle, tel que le théâtre lyrique français nous en a laissé peu d’exemple (on pense au Guercoeur d’Albéric Magnard ou au Saint-François d’Assise d’Olivier Messiaen).

Le sujet véritable des Dialogues des Carmélites prend à travers la musique de Poulenc toute son acuité : la prieure et Blanche échangent leur mort. La terrible agonie de la première prieure a libéré mystérieusement Blanche, au moment de mourir à son tour, de sa peur viscérale. Mort misérable de la mère supérieure, vaincue par l’incertitude et la panique à l’issue d’une vie exemplaire. Mort héroïque de Blanche qui ira d’elle-même à sa mort, sereinement alors que rien ne laissait le prévoir après une existence tout entière dominée par la peur.

Le poignant opéra de Francis Poulenc n’a plus été représenté à Liège depuis 2004. C’est dans une nouvelle production sobre et élégante qu’il fera son retour, dans une mise en scène de Marie Lambert-Le Bihan et sous la direction de Speranza Scappucci.

ORW-Liège du 21 au 29 juin