La Monnaie
L’apothéose du Ring des Nibelungen de Richard Wagner
Au pied du rocher où se sont réunis Siegfried et Brünnhilde, trois Nornes tissent le destin du monde. Passé, présent et futur s’entremêlent dans leur fil. Lorsque celui-ci vient à rompre, il ne reste plus aux divinités qu’un seul oracle à prononcer : le crépuscule des dieux est proche ! Les dénouements sont multiples dans Götterdämmerung : Siegfried tombe, victime d’intrigues et de sa propre ingénuité, le Walhalla sombre dans les flammes, Brünnhilde se sacrifie pour rendre l’anneau aux filles du Rhin. Des alliances se nouent puis se brisent à nouveau, potions et casques magiques entraînent de tragiques confusions, et le choc des générations est source de dévastation. La chute de tout ce qui est cher aux hommes comme aux dieux est inéluctable.
Des premières esquisses de l’intrigue à l’achèvement du travail de composition, il aura fallu vingt-six ans à Richard Wagner pour achever le dernier volet de son Ring. Fascinant entrelacs de motifs puisés dans l’ensemble de la Tétralogie, la partition apporte une conclusion bouleversante à un cycle qui enchante la Monnaie depuis maintenant deux saisons. Alain Altinoglu et Pierre Audi se confrontent à l’ultime question posée par le Ring des Nibelungen : que reste-t-il de l’homme lorsqu’il ne peut compter que sur lui-même ?
La Monnaie du 4 février au 2 mars 2025
Inside the music
Alain Altinoglu vous propose une exploration au piano de la monumentale partition de Götterdämmerung.
« Tout ce qui est, a une fin… » Même la série de conférences musicales d’Alain Altinoglu sur le Ring des Nibelungen ne peut échapper à la prophétie d’Erda, le chef d’orchestre s’installera au piano une dernière fois pour analyser la musique de ce quatrième et dernier volet, Götterdämmerung.
Comment les premières esquisses de Wagner pour un opéra d’abord intitulé Siegfrieds Tod se sont-elles muées en une épopée de quatre heures et demie, aux limites de l’art lyrique ? Comment les musiciennes et les musiciens parviennent à maintenir leur concentration et la flexibilité de leurs muscles pendant une performance aussi exigeante ? Et où, dans cette partition, peut-on déceler les prémices d’un style de composition moderne qu’un compositeur comme Schönberg explorerait plus tard ? Découvrez tout de cette œuvre épique lors d’une conférence qui se tiendra dans la Grande Salle.
La Monnaie, 12 février 2025 à 18h30
Récital d’Elsa Dreisig
La soprano Elsa Dreisig et le pianiste Romain Louveau interprètent l’un des plus beaux cycles de chant du répertoire romantique
Lorsqu’il fait la connaissance du grand poète Heinrich Heine, Robert Schumann, alors âgé de dix-huit ans, s’attend à rencontrer un misanthrope rongé par l’amertume. Rien n’est moins vrai : devant lui se tient un homme jovial, « avec sur les lèvres un sourire ironique ». C’est cette même ironie que l’on retrouve dans Lyrisches Intermezzo, un recueil en vers dans lequel un sombre chevalier féru de poésie se cloître dans sa chambre pour ruminer ses amours perdues. Il décide, non sans un certain sens du drame, de remiser ses « chants d’amour, tourment de [son] âme » au fond d’un cercueil, avant de charger douze géants (c’est que le cercueil fait son poids !) de jeter le tout à la mer. Quelques jours suffiront à Schumann, marié de frais, pour tirer des seize poèmes de Heine un cycle de chansons qui traduit toute la versatilité du sentiment amoureux. Dichterliebe égrène avec un égal empressement tous les clichés propres au romantisme, des premiers émois printaniers à la pilule amère du refus. L’œuvre est une ode à deux femmes : Clara, l’épouse du compositeur, dont la musique résonne dans le premier chant, et Wilhelmine Schröder-Devrient, la soprano à qui Schumann destinait ses chansons. C’est aujourd’hui au tour d’Elsa Dreisig, soprano de renommée internationale, de marcher sur les traces de ces femmes en compagnie du pianiste Romain Louveau pour plonger l’auditeur dans cette Sehnsucht si chère aux romantiques allemands.
Après l’entracte, le duo vous fait traverser le Rhin et voyager dans le temps jusqu’au Paris artistique de la fin du XIXe siècle. Il vous plonge dans l’univers du mouvement impressionniste, avec des œuvres délicates et intimistes de Gabriel Fauré, ainsi que de son amie Rita Strohl.
La Monnaie, le 13 février 2025 à 20 heures
Oper Awards !
Comme le veut la tradition, c’est l’institution élue « Meilleure maison d’opéra de l’année » qui accueille la prestigieuse cérémonie des Oper ! Awards. Rendez-vous donc à la Monnaie le 21 février 2025 pour y célébrer l’excellence lyrique ! Vous découvrirez les lauréats des catégories telles que le meilleur chanteur, la meilleure chanteuse, la meilleure production, le meilleur album solo ou encore le meilleur orchestre de l’année. Le nom des gagnants sera bien sûr révélé en musique, avec des joyaux du répertoire interprétés par quatre de ces stars internationales, aux côtés de l’Orchestre symphonique et des Chœurs de la Monnaie, sous la direction d’Alain Altinoglu. Au programme, entre autres : l’ouverture de Die Fledermaus de Johann Strauss II, la célèbre Chevauchée des Walkyries de Die Walküre de Richard Wagner, et le vibrant Va pensiero de Nabucco de Giuseppe Verdi !
La Monnaie, 21 février 2025 à 19h30
Opera Ballet Vlaanderen
Der Freischütz
Dans une salle de fête au décor usé, au bord d’une clairière, une confrérie de chasseurs s’accroche opiniâtrement à ses coutumes ancestrales. Ainsi, le jeune chasseur Max doit subir des épreuves rigoureuses pour mériter la main de sa promise, Agathe. Max, qui se sent nerveux, erre sans but depuis des semaines. Il se sent dépassé et angoissé par cette perspective. Pour éviter l’échec, il se tourne vers des pratiques mystérieuses et occultes, espérant qu’elles lui apporteront un coup de pouce décisif. La légende du théâtre suisse, Christoph Marthaler, retrouve la scénographe tout aussi légendaire, Anna Viebrock. Ensemble, ils jouent avec le statut symbolique de Der Freischütz d’une manière ludique. L’opéra de Carl Maria von Weber avec des chansons folkloriques a rapidement obtenu le surnom de « Deutsche Nationaloper ». Marthaler en révèle la légèreté provinciale des personnages, piégés dans des routines et des rituels. Une version divertissante du conte allemand traditionnel, où les verres de bière peuvent tinter.
Gand et Anvers, Opera Ballet Vlaanderen, du 19 février au 22 mars 2025.
Opéra de Paris
L’Or du Rhin
Cas unique dans l’histoire de l’opéra, L’Anneau du Nibelung est la tétralogie colossale à laquelle Richard Wagner a travaillé durant trente ans. Créé en 1869, le prologue L’Or du Rhin déploie dès son premier accord tellurique un monde parcouru de questions existentielles. Qui obtiendra le pouvoir de l’anneau forgé dans l’or du Rhin ? Les dieux, les géants ou les Nibelungen ? Empruntant à la mythologie nordique et germanique, Wagner conçoit un cycle hors norme qui reflète son ambition novatrice : créer une œuvre d’art totale inspirée de la tragédie antique. En plus de révolutionner l’art lyrique, il propose une matière théâtrale offerte à de multiples interprétations. Le metteur en scène Calixto Bieito place L’Or du Rhin dans un contexte dominé par la virtualité numérique et questionne l’impact de la technologie et de la science sur les êtres humains.
Opéra de Paris, Bastille du 29 janvier au 19 février 2025
Royal Opera House – Covent Garden
Die Walküre
En raison de sa grossesse, Lise Davidsen annonce aujourd’hui son retrait de la production de Die Walküre au Royal Opera House.
Le rôle de Sieglinde sera repris par Natalya Romaniw, qui fera ses débuts dans le rôle.
Saluée comme l’une des artistes les plus impressionnantes de la scène aujourd’hui, la soprano britannique Natalya Romaniw a fait ses débuts Royal Opera en tant que Floria Tosca en 2022. Elle revient à Covent Garden en février 2025 pour créer le rôle d’Helena dans la première mondiale de Festen de Mark-Anthony Turnage. Parmi ses rôles récents ou en projet, un retour à Grange Park Opera dans le rôle-titre de Káťa Kabanová de Janáček; Tosca au Staatsoper Hambourg, Oper Francfort et Deutsche Oper Berlin. Elle fera ses débuts dans les rôles titulaires d’Ariadne Auf Naxos de Strauss et de Rusalka de Dvořák pour Garsington Opera; le rôle-titre dans Jenůfa de Janáček pour l’Opéra de Rouen Normandie; et son retour au Houston Grand Opera en tant que Blanche dans Les Dialogues des Carmélites de Poulenc .
Le reste de la distribution reste inchangé.
Royal Opera Ballet House, Covent Garden du 1 au 17 mai 2025
PBA – Charleroi
Le Ring sans paroles
En près de 30 ans de labeur étalés sur une bonne partie du XIXe siècle, Richard Wagner bouclait L’Anneau du Nibelung, son imposant cycle de quatre opéras inspiré des mythologies nordiques et germaniques et en particulier du poème médiéval La Chanson des Nibelungen. Une fresque lyrique monumentale, peuplée de sirènes, de nains, de géants, de dieux et de déesses, de sorciers, de guerrières et de héros, sur des thèmes musicaux qui ont marqué à jamais l’histoire de la musique.
Der Ring a fasciné le compositeur et percussionniste néerlandais Henk de Vlieger, qui en a tiré au début des années 90, une suite symphonique en concentrant les moments-clés de l’œuvre et ses principaux leitmotivs. De son côté, l’auteur de bande dessinée français Alex Alice (Le Troisième Testament) a puisé dans la tétralogie de Wagner pour signer une trilogie, intitulée Siegfried et centrée sur ce jeune héros, élevé par un nain, qui ne connait pas la peur et qui est capable de traverser un mur de flammes ainsi que de tuer des dragons.
Dans ce Ring sans paroles, les planches des bandes dessinées d’Alex Alice s’animent grâce au montage vidéo du réalisateur Vincent Boujon et se superposent à la Suite symphonique arrangée par Henk de Vlieger et interprétée par l’Orchestre philharmonique royal de Liège, sous la direction de Christian Arming. Une soirée épique, assurément.
Palais des Beaux-Arts de Charleroi, le 7 février 2025 à 20 heures.