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La santé financière des opéras belges

Il y a quelques semaine, l’hebdomadaire culturel français Télérama annonçait en couverture de son magazine papier « L’opéra dans le rouge », faisant référence à la situation délicate de plusieurs scènes lyriques de l’hexagone.

« Dans les vingt-six maisons d’Opéra de province, c’est la crise. Les productions se montent à l’euro près. Les subventions stagnent ou reculent. Et le mécénat marque le pas. Une menace réelle de fermeture pèse sur certaines institutions… » (Télérama, 26 février 2024)

Qu’en est-il pour la Belgique ? C’est à cette question qu’essaie de répondre une enquête de Nicolas Blanmont publiée sur le site de la RTBF – Musiq3.

 (« D’un point de vue financier, notre maison va plutôt bien. Depuis que la Monnaie est éligible au tax shelter – c’est-à-dire depuis la saison 2018-2019 – elle a retrouvé un bon niveau de marge artistique. »  (Agathe Chamboredon, directrice financière de la Monnaie)

Outre la mise en place du tax shelter, les contrats de gestion conclus avec les autorités politiques et les économies faites lors de la crise du Covid-19 ont fait du bien aux finances de nos maisons d’opéra. Si La Monnaie et l’Opéra Royal de Wallonie donnent une large information, la discrétion est de mise du coté flamand : pas de détails sur les budgets, juste des chiffres de fréquentation…

L’article sur le site de Musiq3

Les saisons 24-25

Avec le printemps, arrivent les annonces des saisons prochaines des maisons d’opéra. Cette première salve sera consacrée à Paris, les maisons belges ayant réservé le mois d’avril pour dévoiler leur saison.

Opéra de Paris

Ce sera enfin, on l’espère, la fin d’un long suspense, la création d’un nouveau cycle du Ring de Richard Wagner à l’Opéra-Bastille. Annoncé en 2020 sous le mandat de Stéphane Lissner, et avec Philippe Jordan à la direction musicale et Calixto Bieito à la mise en scène, L’Or du Rhin fut arrêté net le jour de la générale piano par la pandémie de Covid-19. Un instant annoncé avec Gustavo Dudamel, c’est finalement Pablo Heras-Casado, entendu dans Parsifal à Bayreuth qui reprend la direction musicale. Élément de choix, la prise de rôle de Wotan par le baryton français Ludovic Tézier.

Dans le reste de la programmation, nous relevons, la présence de Pene Pati dans le Faust mis en scène par Tobias Kratzer, le duo Benjamin Bernheim-Nadine Sierra dans Manon, replacé par le metteur en scène Vincent Huguet dans le Paris des Années folles. Parmi les reprises, la Madame Butterfly de Puccini signée par Bob Wilson, le Rake’s Progress de Stravinsky, première mise en scène d’Olivier Py à l’Opéra de Paris (2008) et la version originale française du Don Carlos de Verdi dans la production de Krzysztof Warlikowski.

Pour les nouvelles productions in loco, il y a le Trittico de Puccini dans la jolie mise en scène de Christof Loy venue de Salzbourg et avec Asmik Grigorian dans les trois principaux rôles féminins et une nouvelle mise en scène du Pelléas et Mélisande de Claude Debussy réalisée par Wajdi Moawad.

Toutes les informations sur le site de l’Opéra de Paris.

La Philharmonie de Paris

La grande salle de concert de l’Est parisien développe une petite saison d’opéras en concert. L’élément qui poussera nos membres vers le Parc de la Villette est le Siegfried façon performance historiquement documentée avec le Concerto Köln (qui a longuement accompagné le travail de René Jacobs) placé sous la direction de Kent Nagano. L’acte 1 de la Walkyrie sera proposé par François-Xavier Roth en compagnie de Johanni Van Oostrum, Klaus Florian Vogt et Jean Teitgen lors du Festival Boulez. Autre opéra qui risque bien de mettre le feu à la salle est un Château de Barbe-Bleue avec Matthias Goerne et Asmik Grigorian placé sous la direction de Mikko Franck.

Toutes les informations sur le site de la Philharmonie de Paris.

 

Théâtre des Champs-Élysées

Ce ne sont pas moins de vingt-deux oratorios et opéras en version de concert et de neuf soirées lyriques qui sont proposés do coté de l’Avenue Montaigne. De cette généreuse programmation, nous retiendrons surtout un Chevalier à la rose de Richard Strauss dirigé par Henrik Nánási et mis en scène par Krzysztof Warlikowski, une version de concert de l’opéra fondateur du romantisme allemand, le Freischutz de Carl Maria von Weber, dirigé par Antonello Manacorda et la reprise de la remarquable production, co-produite par La Monnaie, du Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc.

Toutes les informations sur le site du Théâtre des Champs-Elysées.

 

L’Opéra-Comique

La salle Favart ne propose pas d’opéra de la mouvance wagnérienne, mais propose tout de même Le Domino noir de François Auber dont la séduction musicale fût saluée par Richard Wagner lui-même, une musique « tout à fait élégante et populaire, facile et précise, gracieuse et hardie, se laissant aller avec un sans-façon merveilleux à son caprice… ».

Pour l’amateur de sensations neuves, signalons la reprise à Paris de l’opéra de George Benjamin, Picture a day like this, une œuvre délicate, poignante et lumineuse qui fut créée avec un immense succès au Festival d’Aix-en-Provence.

Toutes les informations sur le site de l’Opéra-Comique.

 

Bozar

Dans son cycle des orchestres internationaux, le Palis des Beaux-Arts propose Der fliegende Holländer, venu de nos voisins du sud. Sous la direction de Tarmo Peltokoski, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg donne vie au chef-d’œuvre de Wagner en version concertante avec dans les rôles principaux Brian Mulligan, Gabriela Scherer et Christof Fischesser

Toutes les informations sur le site de Bozar