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La Monnaie – Die Walkure

Quelques mois après le Rheingold, la Monnaie présente la deuxième partie de la tétralogie : Die Walküre. À nouveau, notre directeur musical Alain Altinoglu et le metteur en scène Romeo Castellucci s’associeront pour la réalisation du cycle wagnérien.

Cette « première soirée » du cycle de Richard Wagner s’inscrit dans la continuité narrative de Das Rheingold : depuis le vol de l’or du Rhin, utilisé pour forger un anneau de pouvoir, et sa malédiction par Alberich, la calamité s’abat sur les dieux et leur descendance. La walkyrie Brünnhilde, la fille préférée de Wotan, va directement à l’encontre de son interdiction de protéger son fils Siegmund dont la vie est en danger. Brünnhilde sauve ensuite l’amante et la sœur jumelle de Siegmund, Sieglinde qui est tombée enceinte suite
à leur relation incestueuse. Même si la désobéissance de la walkyrie suit la volonté profonde mais dissimulée de son père, celui-ci n’a d’autre choix que de la punir : expulsée du Valhalla et plongée dans un profond sommeil, Brünnhilde gît au sommet d’une montagne entourée d’un cercle de feu perpétuel, dans l’attente du premier héros intrépide qui osera en traverser les flammes.

Qui ne connaît pas la fougue des accords tonitruants de la « Chevauchée des walkyries » ?
La musique de Wagner pour Die Walküre n’est pas seulement immédiatement reconnaissable par les mélomanes, elle marque également la première manifestation évidente des liens mélodiques et narratifs tissés entre les différentes parties du cycle pour en assurer la cohérence. L’utilisation par Wagner de leitmotive, un procédé de composition de son cru qui lui permet de révéler musicalement ce qui échappe au texte, prend réellement forme ici grâce à de nombreuses références à la musique entendue dans Das Rheingold. À nouveau, Romeo Castellucci offre une forme esthétique propre au deuxième drame scénique de la tétralogie wagnérienne. Après sa lecture épurée et symbolique de Das Rheingold, combinant éléments naturels et abstraction, il poursuit son travail pour Die Walküre en s’attachant particulièrement aux relations entre les personnages.

La Monnaie, du 21 janvier au 11 février 2024

NB : Toutes les places sont vendues, mais le Cercle a encore quelques places pour ses membres. Voir la rubrique ‘Nouvelles du Cercle’

Festival de Glyndebourne

Comme ses confrères, le festival du sud de l’Angleterre joue la prudence. Seulement cinq productions aux lieux de six dont deux nouvelles productions : Carmen de Bizet mise en scène par Diane Paulus et une direction musicale assurée par Robin Ticciati et Anja Bihlmaier pour pas moins de 21 représentations et La Veuve joyeuse de Franz Lehar mise en scène par Cal McCrystal et dirigée par John Wilson (17 représentations). Le reste sont des reprises de blockbusters locaux : Die Zauberflöte signée de Barbe & Doucet (16 représentations), l’époustouflant Giulio Cesare de Haendel dans la mise en scène imaginative de David McVicar (14 représentations) et l’inusable Tristan und Isolde produit par Nikolaus Lehnhoff avec Miina-Liisa Värelä, Stuart Skelton, Karen Cargill, Franz-Josef Selig sous la baguette de Robin Ticciati ( 8 représentations). Toutes les dates, distributions complètes et réservations (à partir de mars 2024) sur le site du Festival

Festival de Glyndebourne du 16 mai au 25 août 2024

 

Festival de Salzbourg

Aussi au bord de la Salz, on joue la prudence. Capriccio de Strauss (avec Elsa Dreisig, Bo Skovhus, Ève-Maud Hubeaux sous la direction de Christian Thielemann) et Hamlet d’Ambroise Thomas (avec Stéphane Degout, Jean Teitgen, Ève-Maud Hubeaux, Lisette Oropesa sous la direction de Bertrand de Billy) en version de concert, l’emprunt au festival de Pentecôte d’une Clemenza di Tito avec Cecilia Bartoli et une mise en scène de Robert Carsen,  et une reprise / retravail du Don Giovanni du duo Castellucci /  Currentzis. Du côté des vraies nouvelles productions, nous avons des Contes d’Hoffmann avec Benjamin Bernheim (qui vient de le chanter à Paris), Katryn Lewek et Christian Van Horn. La mise en scène est assurée par Marianne Clément et la direction musicale par Marc Minkowski. Les curieux iront voir Le Joueur de Prokoviev avec Asmik Grigorian et une mise en scène de Peter Sellars et les aventureux L’Idiot de Mieczysław Weinberg  dirigé par Mirga Gražinytė-Tyla et mis en scène par Krzysztof Warlikowski. Précisons que Bogdan Volkov (Tsar Saltan et Eugène Onéguine à la Monnaie) assure le rôle principal.

Salzburger Festspiele, du 19 juillet au 31 août 2024.

 

Festival d’Aix-en-Provence

Fier de son prix de festival de l’année aux International Opera Awards 2023, le Festival d’Aix en Provence a dévoilé, début décembre, la programmation de son édition 2024. Elle mélange reprise, le Pelléas et Mélisande réalisé par Katie Mitchell sous la direction de Susanna Mälkki, une reprise / retravail, Il ritorno d’Ulisse in patria de Monteverdi mis en scène par Pierre Audi à partir de sa production pour l’Opéra d’Amsterdam en 1990, et nouvelles productions. La suite du cycle Puccini avec une Madama Butterfly mise en scène par Andrea Breth et dirigée par Daniele Rustioni, sera accompagnée de deux opéras français, tout d’abord la recréation du Samson de Rameau. L’oeuvre, en raison d’un livret signé Voltaire jugé sulfureux, est censurée et retirée avant sa création. La partition a été perdue mais la musique a été reprise par bribes dans des ouvrages ultérieurs. Hantés par ce projet singulier devenu l’une des plus belles chimères de l’histoire de l’opéra, Claus Guth et Raphaël Pichon ont voulu non pas en reconstituer la lettre mais en recréer l’esprit. Il y a quelques années, Pierre Audi avait mis en scène le couple d’opéras de Gluck Iphigénie en Tauride et Iphigénie en Aulide pour la Monnaie. Il reprend l’idée à Aix en proposant la mise en scène à Dmitri Tcherniakov et la direction musicale à Emmanuelle Haïm. Deux opéras en concert sont également prévus : La Clemenza di Tito avec Karine Deshayes, Marianne Crebassa et Lea Desandre sous la direction de Raphaël Pichon et Les Vêpres siciliennes avec Marina Rebeka et John Osborn sous la direction de Daniele Rustioni. Pour les amateurs de frissons plus contemporains, un spectacle de William Kentridge à la Fondation Luna de Arles, The Great Yes, The Great No et un autre de Barrie Kovsky autour des Eight Songs for a Mad King (1969) du compositeur Britannique Peter Maxwell Davies et les Kafka-Fragmente (1987) du compositeur hongrois Gyorgy Kurtag avec la participation de l’Ensemble Intercontemporain, d’Anna Prohaske et de Patricia Kopatchinskaja.

Comme chacune année, le Cercle vous propose de réserver vos places pour ce festival provençal (voir rubrique ‘Nouvelles du Cercle’).

Festival d’Aix-en-Provence, du 3 au 23 juillet 2024.