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Opéra de Paris : La Walkyrie

 

L’Opéra Bastille accueille du 11 au 30 novembre 2025 une nouvelle production de La Walkyrie, deuxième volet de la Tétralogie de Richard Wagner, dans une mise en scène de Calixto Bieito et sous la direction musicale de Pablo Heras-Casado.

Après le succès mitigé de L’Or du Rhin, l’Opéra de Paris poursuit son cycle wagnérien avec La Walkyrie, œuvre emblématique du romantisme allemand et pivot dramatique du Ring. Cette production s’inscrit dans une démarche de renouvellement esthétique et dramaturgique, où le mythe se confronte aux tensions du monde moderne.

Une mise en scène radicale et introspective

Calixto Bieito, connu pour ses lectures incisives du répertoire lyrique, propose une vision épurée et psychologique de l’univers wagnérien. Exit les forêts germaniques et les dieux en armure : l’espace scénique devient un lieu de mémoire et de conflit intérieur. Les personnages évoluent dans un décor minimaliste, dominé par des jeux de lumière et des projections vidéo qui évoquent les fractures du pouvoir, de la filiation et du désir.

Pablo Heras-Casado : Diriger Wagner, une quête de vérité musicale

Dans une brève mais dense interview, Pablo Heras-Casado partage sa vision de la direction musicale des opéras La Walkyrie et Siegfried, qu’il dirige à l’Opéra Bastille dans le cadre du cycle du Ring de Richard Wagner.

Une œuvre monumentale et humaine.
Le chef d’orchestre insiste sur la double nature de La Walkyrie : une fresque mythologique aux dimensions épiques, mais aussi une œuvre profondément intime. Il évoque la complexité des relations entre les personnages, notamment le conflit intérieur de Wotan et l’amour tragique de Siegmund et Sieglinde. Pour Heras-Casado, Wagner ne compose pas seulement pour les dieux, mais pour les émotions humaines les plus universelles.

La direction d’orchestre comme architecture vivante.
Il décrit son approche de la partition comme une construction organique, où chaque motif musical (leitmotiv) doit être articulé avec clarté et fluidité. L’enjeu est de maintenir la tension dramatique tout en laissant respirer les voix et les couleurs orchestrales. Il souligne l’importance de l’écoute mutuelle entre les musiciens et les chanteurs, dans une œuvre où le texte et la musique sont indissociables.

Une collaboration artistique exigeante.
Heras-Casado se réjouit de travailler avec une équipe artistique engagée, notamment le metteur en scène Calixto Bieito, dont la lecture contemporaine du Ring stimule une réflexion sur le pouvoir, la mémoire et la transmission. Il évoque aussi la richesse de l’Orchestre de l’Opéra de Paris, capable de rendre justice à la densité sonore et émotionnelle de Wagner.

Un voyage musical et spirituel.
Enfin, il conclut en soulignant que diriger Wagner, c’est s’engager dans un voyage intérieur, une quête de sens à travers la musique. Pour lui, La Walkyrie n’est pas seulement un opéra : c’est une expérience totale, qui interroge notre rapport au destin, à la liberté et à l’amour.

 

Distribution

Pablo Heras-Casado
Direction musicale

Calixto Bieito
Mise en scène

Stanislas de Barbeyrac
Siegmund

Iain Paterson
Wotan

Günther Groissböck
Hunding

Elza van den Heever
Sieglinde

Tamara Wilson
Brünnhilde

Ève-Maud Hubeaux
Fricka

 

Informations : Opéra de Paris

 

Pour aller plus loin :


 

Ted Huffman nommé Directeur général du Festival d’Aix-en-Provence

Le Festival d’Aix-en-Provence entre dans une nouvelle ère artistique avec la nomination de Ted Huffman à sa direction générale, à compter du 1er janvier 2026. Cette décision, prise à l’unanimité par le Conseil d’administration et soutenue par les autorités locales et nationales, marque un tournant prometteur pour l’institution lyrique.

Une succession empreinte d’émotion et de continuité

Ted Huffman succède à Pierre Audi, disparu en mai 2025. En hommage à son prédécesseur, il assurera la programmation imaginée par Audi pour l’édition 2026 et partiellement celle de 2027. Dès maintenant, Huffman entame la conception artistique des éditions futures, avec une première empreinte attendue en 2028.

Un fidèle du Festival, porteur d’une vision audacieuse

Connaisseur du Festival depuis sa participation à l’Académie en 2012, Ted Huffman y a présenté plusieurs mises en scène saluées, dont The Story of Billy Budd, Sailor en 2025. Son projet pour Aix conjugue respect des fondamentaux et souffle nouveau, avec une ambition affirmée de rayonnement international.

Paul Hermelin, président du Conseil d’administration, souligne :

« Son expérience internationale et sa compréhension fine des enjeux territoriaux font de lui un atout précieux pour l’avenir du Festival.»

(c) Lea Meienberg – Ted Huffman

Un parcours international salué

Né à New York en 1977, diplômé de Yale en sciences humaines, Ted Huffman s’est formé à l’Opéra de San Francisco et a été boursier MacDowell. Récompensé par de nombreux prix (Olivier Awards, International Opera Awards…), il a signé des productions dans les plus grandes maisons d’opéra: La Monnaie (The Time of Our Singing de Kris Defoort), Covent Garden, Staatsoper Berlin, Opéra national de Paris, Festival de Glyndebourne…

Des projets artistiques en pleine effervescence

La saison à venir verra Huffman mettre en scène La Petite Renarde rusée à Berlin, Werther à l’Opéra-Comique, Otello à Strasbourg, Tosca à Glyndebourne, et reprendre We Are The Lucky Ones et The Faggots and Their Friends Between Revolutions dans des festivals européens et américains.


Festival Ring

L’Opéra de Paris proposera en novembre 2026 un Festival de L’Anneau du Nibelung.

Premier cycle : 6, 7, 10 et 13 novembre 2026
Deuxième cycle : 15, 17, 19 et 22 novembre 2026

Ce sera l’occasion d’entendre l’Anneau sous la direction de Pablo Heras-Casado et de voir la mise en scène de Calixto Bieito dans un espace de temps resserré. En parallèle à cette grande odyssée musicale et théâtrale, une exposition consacrée au Ring et une série de rencontres avec les équipes artistiques et des spécialistes de l’œuvre sont proposées, pour découvrir ou redécouvrir cet univers mythologique qui parle si fortement de notre présent.

Une exposition

Dans le cadre de la nouvelle production de la Tétralogie de Richard Wagner à l’Opéra Bastille, l’Opéra national de Paris s’associe à la Bibliothèque nationale de France pour une exposition sur le cycle wagnérien, objet théâtral et musical unique, révolutionnaire à bien des égards, qui continue de fasciner un très large public.

Rassemblant des pièces provenant des fonds de la BnF, d’institutions muséales et de collections privées, la Bibliothèque nationale de France organise une exposition qui reviendra sur le contexte culturel et politique dans lequel le Ring prend racine, ses caractéristiques formelles, les défis que sa représentation exige et sa postérité dans le monde des arts. L’expositionsera à découvrir d’octobre 2026 à février 2027 au Palais Garnier, Bibliothèque-musée de l’Opéra (BnF).

Un cycle de rencontre

  • Wagner. Un univers cinématographique : Pour sa Tétralogie, Richard Wagner a spécialement conçu un théâtre, le palais des festivals de Bayreuth, qui offre des conditions de représentation très proches du cinéma bien avant l’invention du septième art. Un genre qui n’a eu cesse de citer le compositeur et de révéler le potentiel dramaturgique de sa musique.
  • Les révolutions du Ring : Lorsqu’il amorce la conception de sa Tétralogie, Wagner prend part aux événements révolutionnaires de Dresde aux côtés du penseur anarchiste Bakounine. Nourri par les questionnements sociaux et philosophiques de la première moitié du XIXème siècle, le compositeur révolutionne le théâtre lyrique avec une forme dramatique unique en son genre.
  • Comment représenter le Ring ? Œuvre monumentale en quatre volets échelonnés sur plus de seize heures, L’Anneau du Nibelung nous fait voyager à travers différents univers sous tendus par de grandes questions morales, où se croisent humains, dieux et autres personnages fantastiques. Une somme dont la mise en scène s’apparente à un vrai défi.
  • Le Ring, une musique visuelle : Les quatre partitions de L’Anneau du Nibelung compilent une centaine de leitmotive.  Cellules thématiques qui confèrent aux personnages, objets, sentiments et identité musicale, ces leitmotive et leurs déclinaisons participent, au même titre que le livret, à l’évolution du récit et à sa dimension visuelle.

Les pass RING 2026 sont en vente à partir du 12 novembre 2025 à midi sur le site de l’Opéra de Paris
Les abonnés individuels 25/26 bénéficient d’une priorité à partir du 5 novembre 2025 à 14h30.

Information : Festival Ring 2026


Opéra de Monaco : Le Vaisseau fantôme

Le 2 novembre 2025, le Grimaldi Forum accueillera l’ouverture de la saison de l’Opéra de Monte-Carlo avec Le Vaisseau fantôme (Der fliegende Holländer) de Richard Wagner, dans une mise en espace qui promet intensité et mystère. Cette production réunit une distribution de haut vol : Albert Dohmen incarne le marin Daland, Asmik Grigorian prête sa voix ardente à Senta, Daniel Behle interprète Erik, son amoureux, tandis que Sir Bryn Terfel endosse le rôle-titre du Hollandais maudit, figure légendaire condamnée à errer sur les mers. À la baguette, Gianluca Marcianò dirigera le Chœur de l’Opéra de Monaco et l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo
Dans une interview publiée sur le site de l’Opéra de Monte-Carlo, Sir Bryn Terfel évoque les défis singuliers que pose le rôle du Hollandais : une incarnation vocale et dramatique exigeante, où la solitude, la rédemption et la tension intérieure doivent s’exprimer avec une intensité presque physique : « Sans aucun doute, les plus grands défis résident d’une part dans le monologue d’entrée du Hollandais et d’autre part dans son duo avec Senta, la jeune femme qui se sacrifie pour son salut. Les douze minutes de « Die Frist ist um » sont sans doute les plus dramatiques qu’un baryton-basse puisse rencontrer chez Wagner – un monologue enragé qui plante de manière saisissante le décor dans sa quête de rédemption à travers l’amour d’une femme fidèle. Le duo, quant à lui, est aussi excitant que vertigineux. Il est passionné, mélancolique, poétique et profondément dramatique. L’interpréter, c’est comme marcher sur une corde raide – vous pouvez la parcourir avec succès ou bien en chuter. »

Informations : Opéra de Monaco