Fritz Lang est déjà un réalisateur reconnu pour Les Trois Lumières (1921) et Docteur Mabuse le joueur (1922) lorsque qu’il se lance sur une adaptation au cinéma de la Chanson des Nibelungen. Évitant toute allusion au Ring de Richard Wagner, la scénariste Thea von Harbou, par ailleurs épouse du réalisateur, retourne vers la source originale du récit médiéval nordique du XIIIe siècle.
Pour satisfaire aux exigences d’esthétique et de mise en scène de Fritz Lang, le studio de Babelsberg mobilisera pendant près de six mois les équipes nécessaires à la fabrication des décors spectaculaires d’Otto Hunte et Erich Kettelhut, inspirés de tableaux symbolistes et romantiques, et des costumes de Paul Gerd Guderian. Le tournage débuté en octobre 1922, s‘achèvera, en présence de la presse, par l’incendie du palais d’Attila en 1924.
Le film muet est découpé en deux parties, La Mort de Siegfried (Siegfried) et La Vengeance de Kriemhild (Kriemhilds Rache). Il est accompagné par une musique épique écrite à l’origine par Gottfried Huppertz et ici arrangée par Marco Jovic et Frank Strobel qui dirige aussi l’orchestre symphonique.
En septembre 2024, l’éditeur français Potemkine sort la version Blu-Ray de la longue restauration effectuée par la Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung. L’éditeur a heureusement complété les deux films (148′ et 130′) d’une série de quatre documentaires : Malheur au peuple qui a besoin de héros, à propos des Nibelungen, documentaire de Bernard Eisenschitz, historien et spécialiste de Fritz Lang (2007, 20′), Les Nibelungen, analyse de séquences par Louise Dumas, critique de cinéma (2024, 60′), Les Nibelungen, échos de leur temps, analyse des références historiques par William Blanc, historien (2024, 30′) – L’Héritage des Nibelungen, documentaire de Guido Altendorf et Anke Wilkening (2011, 66′)
BvL