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Richard Wagner and the Art of the Avant-Garde, 1860-1910

par Donald A. Rosenthal
Rowman & Littlefield Publishers, 212 pages, ISBN 978-1-5381-7999-4, 95 $ ou 73 £

Ce livre explore les réponses des principaux peintres européens d’avant-garde aux opéras de Richard Wagner, le compositeur le plus influent de la fin du XIXe siècle. Le terme avant-garde représente une évaluation du XXIe siècle de certains artistes du XIXe siècle travaillant dans une variété de styles modernes, plutôt qu’une expression que les artistes s’appliquaient à eux-mêmes.

Les chapitres portent sur des artistes ou des groupes individuels, plutôt que sur une tentative de passer en revue l’ensemble de l’art visuel wagnérien du XIXe siècle. Ils traitent de peintures et de dessins inspirés de Wagner et de ses opéras, et non de l’influence culturelle plus large du compositeur à travers ses écrits et son exemple personnel. Ainsi des artistes comme Vincent Van Gogh et Paul Gauguin, qui connaissaient la musique et les écrits de Wagner mais n’ont pas représenté de scènes de ses opéras, ne sont pas abordés en détail.

L’accent est mis sur les diverses influences de Wagner sur les œuvres des principaux artistes d’avant-garde, variant selon leurs personnalités et leurs intérêts stylistiques. La période commençant dans les années 1880, souvent associée au postimpressionnisme, était caractérisée par un éloignement des sujets réalistes vers des thèmes plus personnels ou imaginaires, une tendance intellectuelle générale de la fin de siècle. Les sujets quasi historiques ou mythologiques de Wagner correspondent bien à cette tendance à l’évasion dans l’art et la culture de l’époque, en partie un retour à la sensibilité romantique qui dominait dans la jeunesse de Wagner. L’influence de Wagner a culminé entre sa mort en 1883 et 1900, même si quelques artistes ont poursuivi leurs explorations wagnériennes à partir de cette époque jusqu’au début du XXe siècle. Il n’existe pas de « style wagnérien » dans l’art, mais une influence omniprésente de Wagner est immédiatement évidente dans ces œuvres. Parmi les artistes dont les œuvres sont évoquées figurent Eugène Delacroix, Henri Fantin-Latour, Odilon Redon, Max Klinger, James Ensor, Fernand Khnopff, John Singer Sargent et Aubrey Beardsley, entre autres.

 

Du métronome au gramophone, Musique et révolution industrielle

par Emmanuel Reibel
Fayard – 384 pages – EAN : 9782213722252 – 24 €

 

Une archéologie du machinisme musical contemporain : comment la révolution industrielle a infléchi la pratique musicale.

Cet essai interroge la façon dont se sont articulées historiquement les relations entre la musique et la révolution industrielle, de façon générale, et entre les musiciens et les machines, de façon particulière. Du métronome au gramophone, en passant par les orchestres mécaniques ou par les premières diffusions téléphoniques de la musique, ce livre montre comment au xixe siècle les techniques issues de la révolution industrielle affectent tout à la fois les interprètes (incités à rationaliser leur technique tout en cultivant l’expression), les auditeurs (invités à être galvanisés par des expériences « électriques ») et les compositeurs (qui, de Rossini à Wagner, en passant par Chopin ou Berlioz, ne cessent d’admirer et de redouter tout à la fois les mutations esthétiques nées du progrès technique).

Emmanuel Reibel illustre ainsi comment les mutations technologiques du xixe siècle font évoluer la réflexion sur ce qu’est la musique, sa composition et son interprétation, tout en reconfigurant le champ des valeurs associées à l’art. Ce faisant, il propose de penser le romantisme comme le négatif (au sens photographique du terme) de la révolution industrielle.

Emmanuel Reibel est professeur de musicologie à l’École normale supérieure de Lyon. Il enseigne l’esthétique au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris.

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