© Wagner Rheingold - Berlin, Staatsoper - Thielemann / Tcherniakov

L’Or du Rhin

À la Staatsoper Unter den Linden de Berlin

Rejeté en raison de son physique disgracieux, Alberich s’empare de l’or du Rhin pour forger un anneau qui lui donnera un pouvoir infini… Mis en scène par Dmitri Tcherniakov et sous la direction musicale de Christian Thielemann, le premier des quatre opéras de la mythique tétralogie de Richard Wagner, retransmis en différé depuis l’opéra Unter den Linden de Berlin.

Le Nibelung Alberich, rejeté par les filles du Rhin en raison de son physique disgracieux, dérobe l’or du Rhin pour en forger un anneau qui confère un pouvoir infini. Wotan, le père des dieux, a quant à lui promis aux géants Fasolt et Fafner, la déesse Freia, en échange de la construction du Walhall, le château des dieux. Mais la déesse n’étant pas à vendre, il décide d’offrir aux géants l’anneau d’Alberich, qu’il entreprend de dérober avec l’aide du rusé dieu du feu Loge. Alberich, quant à lui, maudit l’anneau et tous ses futurs propriétaires.

Expérience wagnérienne
En moins de trois heures, une brièveté inhabituelle chez Wagner, L’or du Rhin, conçu comme un prologue, pose les enjeux dramatiques des trois autres opéras de la tétralogie que sont La WalkyrieSiegfried et Le crépuscule des dieux, flamboyante épopée sur le pouvoir et l’amour, la guerre et la paix, les effets heureux ou désastreux des passions. Cette nouvelle mise en scène par le Russe Dmitri Tcherniakov (Le Hollandais volant à Bayreuth, Les Troyens, La fille de neige) promet une grande expérience wagnérienne et un écho médiatique bien au-delà des frontières de la scène classique et lyrique. Retransmise en différé de la Staatsoper Unter den Linden de Berlin, cette nouvelle production ouvre la saison lyrique 2022-2023 d’ARTE. Elle réunit notamment la soprano Anett Fritsch (Freia) et la mezzo-soprano Claudia Mahnke (Fricka), les barytons Michael Volle (Wotan) et Johannes Martin Kränzle (Alberich) ainsi que le ténor Rolando Villazón (Loge). Remplaçant le maître des lieux Daniel Barenboim, actuellement souffrant, le chef d’orchestre Christian Thielemann dirige le prestigieux orchestre de la Staatskapelle de Berlin.

Sur le site d’Arte Concert www.arte.tv/fr/videos/110877-000-A/richard-wagner-l-or-du-rhin/

La Walkyrie

Christian Thielemann dirige L’Anneau du Nibelung à l’Opéra d’État de Berlin en remplacement de Daniel Barenboim, le directeur musical de cette institution, actuellement souffrant.

Avec l’anneau volé à Albérich, Wotan a payé les géants qui ont construit le Walhalla. Il veut à présent récupérer le précieux bijou fondu avec l’or du Rhin. Car si l’anneau retombait entre les mains du gnome, c’en serait fini des dieux. Wotan ne saurait pourtant rompre le pacte conclu, tout roi des dieux qu’il est. C’est donc à ses enfants, Siegmund et Sieglinde, de le faire…

La nouvelle mise en scène de Dmitri Tcherniakov à l’Opéra d’État de Berlin a eu un énorme retentissement médiatique. Tout en conservant le mythe comme substrat poétique, le metteur en scène russe a résolument modernisé le sujet, transposant l’intrigue dans un institut de recherche des années 1970. L’excellente distribution de chanteurs, la Staatskapelle de Berlin et le chef Christian Thielemann ont enthousiasmé le public comme la critique, celle-ci allant même jusqu’à saluer une performance musicale d’une qualité rare.

L’intégralité de la Tétralogie sera disponible sur ARTE Concert à partir du 19 novembre. Voilà qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit de l’œuvre d’art totale chère à Wagner, mais aussi dans la démarche de Dimitri Tcherniakov, pour qui le Ring constitue une unité indissociable.

Sur le site d’Arte Concert : www.arte.tv/fr/videos/111073-000-A/richard-wagner-la-walkyrie/

Siegfried

Une « somptueuse apothéose » : qu’il s’agisse des voix, de l’orchestre ou de la mise en scène, la critique ne tarit pas d’éloges sur cette nouvelle production de Siegfried à l’Opéra d’État de Berlin. La direction d’orchestre est assurée par Christian Thielemann en remplacement de Daniel Barenboim. Dans le rôle-titre, Andreas Schager s’avère un interprète hors-pair.

Siegfried, le fils de Siegmund et de Sieglinde, est un jeune homme énergique. Élevé par Mime, le Nibelungen rusé, il ne connaît pas ses parents – son père n’a légué que des fragments d’épée. Siegfried reforge l’acier pour en faire une arme puissante, avec laquelle il tue le dragon Fafner. Celui-ci avait gardé l’anneau, que Siegfried s’approprie. Et il conquiert Brünnhilde, qu’il réveille de son sommeil.

Dans la troisième partie de sa tétralogie de l’Anneau du Nibelung, Wagner introduit des motifs de conte de fées dans son grand récit mythologique. L’histoire bien connue de « celui qui s’en alla apprendre la peur » s’est inscrite dans le « Siegfried », tout comme des épisodes de la « Chanson des Nibelungen » médiévale. Les images de la nature, comme le célèbre « Murmures de la forêt », témoignent des capacités particulières de Wagner en matière de peinture sonore, et les représentations musicales du feu et de l’orage, de la fonte et de la forge, entre autres, sont également très plastiques. Les dieux apparaissent une dernière fois : Wotan, autrefois si puissant, s’est transformé en Voyageur, qui ne participe cependant presque plus activement à l’action ; Erda, auparavant encore omnisciente, qui avait annoncé avec pressentiment la fin des dieux dans « L’or du Rhin », ne connaît plus rien de la marche du monde. L’avenir semble appartenir à Siegfried et Brünnhilde, leur jubilation ne connaît aucune limite. Et pourtant, on sent qu’un final tragique est encore à venir.

Sur le site d’Arte Concert : www.arte.tv/fr/videos/111074-000-A/richard-wagner-siegfried/

 

 

Le crépuscule des dieux

A la Staatsoper Unter den Linden de Berlin, le « Crépuscule des dieux » marque la fin de « L’Anneau du Nibelung », une entreprise extrêmement ambitieuse pour toute maison d’opéra. Un triomphe musical pour l’ensemble des chanteurs et le chef d’orchestre Christian Thielemann.

Prenant place juste après Siegfried, Le Crépuscule des Dieux dépeint les derniers instants de Siegfried – petit-fils de Wotan, le roi des dieux – et Brünnhilde – walkyrie déchue. Ultimement, c’est la mort des amants maudits qui lavera l’anneau de sa malédiction et qui entrainera la destruction du monde. Comme son nom l’indique, le quatrième et dernier chapitre de la tétralogie se conclue en effet par l’avènement du crépuscule des dieux, apocalypse ourdie par Wotan depuis les prémices de l’œuvre.

Un final en apothéose

Amour, trahison, désespoir, sacrifice, culpabilité… En prenant l’amour de Siegfried et Brünnhilde comme socle narratif, Le Crépuscule des Dieux est peut-être le chapitre le plus humain de toute la tétralogie. Conclusion tragique, la dernière partie de L’Anneau du Nibelung sublime en cela toute la portée philosophique du chef d’œuvre de Wagner.

C’est bien sûr le binôme formé par le metteur en scène Dmitri Tcherniakov et le chef d’orchestre Christian Thielemann que l’on retrouve à la tête de ce Crépuscule des Dieux. Autour d’eux gravite un plateau vocal de toute beauté porté notamment par Andreas Schager (Siegried) et Anja Kampe (Brünnhilde). En dialogue avec eux, ce sont les notes du Staatskapelle Berlin qui s’échappent de la fosse d’orchestre.

Sur le site d’Arte Concert : www.arte.tv/fr/videos/111075-000-A/richard-wagner-le-crepuscule-des-dieux/