© Monika Rittershaus, Strauss Der Rosenkavalier, Salzburger Festspiele, Production Harry Kupfer / Franz Welser-Möst, 2014

Le metteur en scène du Ring du Festival de Bayreuth 1988 avec Daniel Barenboim  est décédé ce 30 décembre à l’âge de 84 ans. C’est en 1978 qu’il avait fait son début à Bayreuth avec un Fliegende Holländer qui avait presque autant secoué le festival que le Ring de Boulez/Chereau donné en parallèle. Senta y était d’une jeune fille névrosée, que son obsession pour la figure de l’homme maudit et sa folie mèneront au suicide. Harry Kupfer commence sa carrière dans l’ancienne Allemagne de l’est (RDA), devenant tour à tour responsable de l’opéra du Théâtre national de Weimar et de l’Opéra de Dresde. En 1981, il rejoint le Komische Oper de Berlin pour en devenir le directeur, y passant plus de vingt ans et produisant près de 140 mises en scène, dont de très nombreuses œuvres de Wagner. A Bruxelles, La Monnaie a présenté, en mai 1985, sa mise en scène de Der Schuhu und die fliegende Prinzessin du compositeur allemand Udo Zimmermann.

Kupfer était l’une des personnalités marquantes du « Regietheater », qui fait de la mise en scène un élément déterminant de l’opéra. Ainsi il défend une philosophie artistique fondée sur les contradictions sociales. Ainsi il affirmait que « Lorsque vous interrogez le genre de l’opéra sur les rapports entre l’individu et sa société, il y a toujours des notions fondamentales qui naissent à travers l’examen des histoires individuelles. » En tant que metteur en scène, sa provocation se fait toujours au niveau de l’artistique : elle n’était pas un geste égoïste ou pour attirer l’attention des médias.

Pour son départ en 2002, il organise avec son ami  Daniel Barenboïm un festival Wagner d’une ampleur sans précédent au Staatsoper Unter den Linden à Berlin où ils présenteront une quasi intégrale des opéras du maitre de Bayreuth. Kupfer était aussi un professeur très apprécié de ses élèves de la Hochschule für Musik « Hanns Eisler« . (BvL)