« Je ne vais pas me laisser écrasée !!! » écrivait Friedelind Wagner le 6 novembre 1939 à sa tante Daniela Thode.

Friedelind est la fille aînée de Siegfried Wagner, le fils de Richard, et de sa femme Winifred. Elle a été l’une des plus éminentes représentantes de l’opposition à la dérive du Festival de Bayreuth en « Théâtre de cour d’Adolf Hitler ». Elle a prouvé que l’on peut être membre de la famille «Wagner» sans être national-socialiste. Le 29 mars 2018, elle aurait eu 100 ans.

Friedelind Wagner représente donc un contre-exemple significatif à l’esprit qui régnait dans la maison de Siegfried Wagner. Dès sa jeunesse elle fut le mouton noir de la famille. En 1939, après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle partit, seulement âgée de 21 ans, en exil. En 1941, avec l’aide d’Arturo Toscanini, elle s’installe aux États-Unis où elle s’implique dans les émissions radiophoniques de propagande antinazie. Il est cependant difficile de juger si la rupture définitive avec Wahnfried est née principalement de ses convictions politiques ou de son opposition permanente et notoire à sa mère. Dans tous les cas Friedelind Wagner était maintenant une citoyenne américaine qui fut insultée à son retour à Bayreuth en 1953 comme une « traîtresse ».

Le Musée Richard Wagner propose du 30 mars au 27 mai 2018 dans le cadre de la Siegfried Wagner-Haus , « Je ne vais pas me laisser broyée !!! », une évocation des rapports entre Friedelind et Bayreuth.