© Vue de Salzbourg en automne (c) Shutterstock

Peu à peu, le Salzburger Festspiele retrouve son rythme. De cette saison estivale, nous retiendrons surtout la Katia Kabanova de Janacek, puis Il Trittico de Puccini et Le Château de Barbe-bleue de Bartok.

Katia Kabanova

Res Musica – Une Katia Kabanova grand format et intime à Salzbourg

Le cœur émotionnel du spectacle est la grande Katia de Corinne Winters, juvénile et ardente (et on ne dira jamais assez combien une grande mise en scène aide les chanteurs à aller au bout de leurs rôles). Il y a un quart de siècle, le rôle était interprété à Salzbourg par Angela Denoke, dans la mise en scène de Christoph Marthaler ; on peut difficilement imaginer des conceptions plus différentes du rôle, mais on se gardera bien de choisir entre ces deux grandes incarnations. Chez Denoke, le feu couvait sous l’enveloppe d’un corps déjà domestiqué, enfermé sans espoir dans un monde qui l’enfermait. Cette nouvelle Katia, elle, ne tient pas en place, souffre beaucoup plus visiblement du carcan qui l’enserre, et ne se résigne pas, quitte à céder par moments à la douleur obsédante qui la traverse. La voix est mobile, précise, bien projetée et expressive : rien de surprenant à ce que sa prochaine saison consacre une telle place à Janáček qui la met si bien en valeur.

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Une Katia Kabanova grand format et intime à Salzbourg

 

La Libre – Corinne Winters, consécration d’une étoile

Barrie Kosky signe une production simple mais bouleversante, sans autre décor que le lieu et un gril de lumières, et sans anecdote, si ce n’est le duo où une Kabanicha plus dominatrice que jamais promène en laisse l’oncle Dikoï. Une Volga abstraite, pas vraiment d’orage, juste la précision des gestes, des positions et des interactions tracées au cordeau. La foule dit tout à la fois la puissance et l’enfermement des conventions sociales, et il n’est même pas besoin de costumes élaborés – tout se passe en tenues d’aujourd’hui – pour que chaque chanteur/acteur dise la vérité de son personnage.

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https://www.lalibre.be/culture/musique/2022/08/08/corinne-winters-consecration-dune-etoile-PR3IRKRCOJAA5KMAV2K227GHAE/

 

Diapason – A Salzbourg, une Katia Kabanova à couper le souffle

Rien. Il n’y a rien sur la grande scène de la Felsenreitschule. Et de ce rien Barrie Kosky fait quelque chose d’extraordinaire, par le seul miracle de sa direction d’acteurs, nous offrant avec Katia Kabanova une des productions les plus abouties de cette année. Contre les arcades murées, empêchant toute évasion, un immense groupe se tient debout, immobile, dos au public : c’est la société figée, comme morte, de la petite ville, sans le moindre horizon. Les personnages en émergent, puis y disparaissent. Des personnages puissamment dessinés, à commencer par Katia, que le metteur en scène fait jouer et danser, tel un oiseau qui voudrait s’envoler mais reste emprisonné dans la cage de la famille et de la mauvaise conscience.
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Puccini : Il Trittico

Forum Opera – Le triomphe d’Asmik Grigorian

Christof Loy, qui signe la mise en scène de Salzbourg, a choisi la voie de la simplicité : pas de lien, et un ordre différent, qui commence par la comédie pour finir dans le drame.
A la tête du Philharmonique de Vienne, Franz Welser-Möst a un peu de mal à passer de Strauss (son répertoire de prédilection et dans lequel il excelle) à Puccini. L’orchestre en recherche de lyrisme et d’expressivité vériste est sans cesse tenté de jouer trop fort, de couvrir les chanteurs, qui luttent pourtant vaillamment.

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https://www.forumopera.com/il-trittico-salzbourg-le-triomphe-dasmik-grigorian

 

Toutelaculture – Grigorian puissance trois, dans Il trittico à Salzbourg

incontestablement Grigorian est la Reine de la soirée, confirmant ainsi son talent polymorphe pour celle qui sait passer du russe avec Lisa de la Dame de pique au tchèque avec Rusalka et ici, à l’univers puccinien.
Contre toute attente, alors que d’ordinaire, c’est un soprano léger qui assure le rôle, dans Gianni Schicchi, en modulant subtilement sa voix corsée, elle parvient à colorer, sans le dénaturer, le caractère assez insouciant de Lauretta. Une fois de plus, l’on constate que la force de Grigorian n’est pas de posséder un timbre particulièrement beau – pas plus qu’une grande palette de couleurs – mais sa force est de savoir parfaitement se fondre dans la peau de ses personnages, tel un caméléon, tout en usant d’une présence scénique hors du commun. Ce soir, elle est trois femmes, de la plus insouciante, Lauretta, aux deux prisonnières, l’une, Giorgetta, de sa condition maritale et sociale, l’autre, Angelica, de sa prison-couvent.

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https://toutelaculture.com/spectacles/opera/grigorian-puissance-trois-dans-il-trittico-a-salzbourg/

 

Bartok & Orff

 

Res Musica – Romeo Castellucci et Teodor Currentzis à Salzbourg, spiritualité et ennui

Un étrange diptyque, constitué par le Château de Barbe-Bleue et une œuvre oubliée de Carl Orff, est plombé par le sérieux ampoulé d’une approche lourdement symboliste.

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Romeo Castellucci et Teodor Currentzis à Salzbourg, spiritualité et ennui

La Libre – De Bartok à Orff : les images fortes de Castellucci

Cependant, l’hétérogénéité de l’affiche n’empêche pas qu’on soit face à deux spectacles de haut vol, où Castellucci se montre à nouveau créateur inspiré d’images. Passé la coquetterie d’un bref prélude ajouté comme il aime à le faire – un nouveau-né qui pleure, une mère qui crie… Est-ce Judith qui aurait vécu le deuil d’un enfant ? -, la confrontation entre un Barbe-Bleue étonnamment calme et humain et une Judith hystérique aux postures freudiennes est des plus intenses. Le début de leur dialogue se fait dans l’obscurité complète, et ce sont des lignes de feux qui, seules, éclaireront ce no man’s land où même les portes ne sont que des abstractions.

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https://www.lalibre.be/culture/musique/2022/08/08/de-bartok-a-orff-les-images-fortes-de-castellucci-SGWHN7EAURD6HJWQ7GY3KTCJ4I/