© Benoit van Langenhove - Festival de Glyndebourne

La programmation du Festival de Glyndebourne alterne trois reprises et trois nouvelles productions. La sensation de cette saison a été la redécouverte d’un opéra de la compositrice Ethel Smyth, Les Naufrageurs. Le Festival continue son exploration de l’opéra händelien avec Alcina. Si l’interprétation musicale est brillante, la mise en scène d’un opéra au livret déjà compliqué a mis plus d’un spectateur dans le brouillard. Laurent Pelly, un habitué du lieu, a remarquablement mis en scène La Voix humaine (avec une Stéphanie d’Oustrac sublime) et les irrésistibles Mamelles de Tirésias.

Ethel Smyth – The Wreckers (Les Naufrageurs)

Forum Opéra – Un coup de poing et coup de maître

The Wreckers est une œuvre à part dans l’histoire de la composition lyrique. Son auteur, Ethel Smyth, fut une personnalité culturelle et politique haute en couleur que nous avions déjà évoquée il y a quelques mois. Le sujet lui fut inspiré par un voyage en Cornouailles en 1882, au cours duquel la compositrice découvrit les lieux où sévissaient les naufrageurs un siècle plus tôt. Elle fut dès lors hantée par cette atmosphère et commença à réfléchir à un opéra. Elle confia ses notes à son ami Henry Webster, un américain élevé en France. Smyth était elle-même de mère française, son père était un général britannique. Considérant qu’un opéra en anglais composé par une femme n’avait aucune chance d’être créé sur le sol britannique, ils décident que l’ouvrage sera écrit en français pour être créé en France : s’il rencontre du succès à l’étranger, l’opéra aura quelques chances d’être repris à Londres.

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https://www.forumopera.com/the-wreckers-les-naufrageurs-glyndebourne-un-coup-de-poing-et-coup-de-maitre

Bachtrack : Rare and intense drama on the Cornish coast: Dame Ethel Smyth’s The Wreckers at Glyndebourne

Là où la production a emporté son public, c’est au niveau du drame. La metteuse en scène Melly Still et la designer Ana Inés Jabares-Pita ont créé un décor côtier avec un mélange inventif et complexe de décors peints, de projections vidéo, de filets, de chorégraphies et de quelques accessoires soigneusement choisis. L’atmosphère est bien rendue et au milieu de l’acte 2, j’étais complètement pris dans le récit tendu.

Alors The Wreckers est-il un chef-d’œuvre injustement oublié ? En termes dramatiques, absolument. Mais pour convaincre des vrais mérites de cet opéra, la partition mériterait une interprétation plus nuancée, plus transparente que celle qu’elle a reçue hier soir.

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https://bachtrack.com/fr_FR/review-dame-ethel-smyth-the-wreckers-glyndebourne-may-2022

The Guardian : The Wreckers review – Glyndebourne bring Smyth’s rarity to vivid and passionate life

Ticciati dirige avec beaucoup de passion et de dynamisme, et l’interprétation est précise et détaillée. Rodrigo Porras Garulo est le charismatique Marc face à l’intense Thurza de Karis Tucker, féroce dans sa condamnation de la communauté dont elle se sent aliénée. Elle est admirable dans la large tessiture demandée par le rôle.  Philip Horst fait un Pasko torturé, en proie à un désir frustré pour sa femme, tandis que Lauren Fagan, excellente comme toujours, est Avis impulsive et instable. Les vrais héros de la soirée, cependant, sont le Glyndebourne Chorus : Smyth ne leur facilite pas la tâche mais leur chant est sensationnel tout au long.

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https://www.theguardian.com/music/2022/may/22/the-wreckers-review-glyndebourne-festival-ethel-smyth

Poulenc : La Voix humaine et Les Mamelles de Tirésias

Evening Standard : Poulenc – Les mamelles de Tirésias/La voix humaine à Glyndebourne : au bout du compte, envoutant.

La musique  de Poulenc est traduite par Pelly et la scénographe Caroline Ginet en un vaudeville divertissant en couleurs d’affiches, et Elsa Benoit et Régis Mengus dirigent une belle distribution à prédominance francophone sous la direction exubérante de Robin Ticciati.

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https://www.standard.co.uk/culture/music/poulenc-double-bill-glyndebourne-review-b1017171.html?r=27143

The Guardian : Poulenc : d’un enfer plein d’émotions aux explosions de seins en passant par 40.000 bébés.

La tragédie lyrique La Voix humaine dépeint une conversation téléphonique désespérée entre une femme peut-être suicidaire, simplement appelée Elle (‘Elle’), et l’amant invisible et inaudible qui la largue pour quelqu’un d’autre.

Pelly évite sagement toute tentative de relier les deux opéras par des gloses ou des images récurrentes, bien que les deux productions soient dans une certaine mesure enracinées dans l’abstraction visuelle. La Voix Humaine commence avec Elle chantée par Stéphanie d’Oustrac serrant son téléphone dans une simple flaque de lumière. Alors que son incertitude grandit, le sol commence littéralement à se déplacer sous elle. Des rideaux et des écrans noirs l’entourent et la libèrent alternativement, et une traînée rouge éclatante sur un fond sombre s’estompe progressivement à mesure que l’espoir meurt. d’Oustrac, en grande artiste, donne une performance dévastatrice, nous entraînant dans un enfer d’émotions  tout en nous faisant prendre conscience de l’apitoiement sur soi et du calcul manipulateur qui la poussent également. Ticciati est excellent ici aussi : il y a beaucoup de jeu passionné et plein de sang de la part du London Philharmonic Orchestra.

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https://www.theguardian.com/music/2022/aug/07/poulenc-double-bill-review-from-emotional-hell-to-exploding-breasts-and-40000-babies

 

 

Handel : Alcina

Bachtrack : Strictly Alcina: Handel as Fellini fantasy cabaret at Glyndebourne

Pourquoi allons-nous au théâtre ? Comme une évasion des réalités de la vie quotidienne ou comme un reflet de celles-ci ? Ou êtes-vous starstruck? Dans la première production de Glyndebourne d’Alcina de Haendel, l’homme d’affaires Ruggiero est accroché par la star du Teatro Lirico, une showgirl de la revue L’isola d’Alcina. Le metteur en scène Francesco Micheli voit l’enchanteresse comme une star de cinéma des années 60 – le livre de programme voluptueux de Glyndebourne présente une photo d’Anita Ekberg dans La dolce vita de Fellini – avec le théâtre comme palais. Les amants rejetés d’Alcina ne sont pas transformés en pierre ou en bêtes sauvages, mais sont masqués, désespérés d’obtenir d’elle un sourire ou un autographe.
Hormis quelques notes de cor endiablées dans les fanfares de « Sta nell’Ircana pietrosa tana » de Ruggiero, l’Orchestre du Siècle des Lumières dirigé par Jonathan Cohen se trompe rarement d’intonation ou de style. Il y avait un violoncelle obligato particulièrement beau dans ‘Credete al mio dolore’ de Morgana.

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https://bachtrack.com/fr_FR/review-alcina-handel-micheli-archibald-hankey-mafi-glyndebourne-july-2022

 

Express  : Glyndebourne presents Handel’s Alcina: ‘a gloriously magical experience’

Avant d’aller à Glyndebourne pour voir Alcina de Händel, j’ai parlé à deux amis qui l’avaient déjà vu et leurs avis étaient presque identiques: la musique était brillante, le chant était superbe, l’orchestre était au top, et ils l’ont énormément apprécié malgré le fait de ne pas avoir la moindre idée de ce qui se passait sur scène la plupart du temps.

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https://www.express.co.uk/entertainment/theatre/1640819/handel-alcina-glyndebourne-opera-review