Georges Liebert
C’est avec une profonde émotion et un grand chagrin que nous avons appris le décès de Georges Liébert. Nous voulons, par ces quelques mots, rendre hommage à celui qui fut l’invité éclatant du Cercle Richard Wagner.
Il était professeur invité à l’Institut d’études politiques, rédacteur en chef, réalisateur pour Radio France Musique. Il est entre autres l’auteur de Nietzsche et la musique (1995), Ni empereur ni roi, chef d’orchestre (1990). De plus, pendant plus d’une décennie, soit de 1976 à 1989, il fut directeur de la prestigieuse collection « Pluriel » aux Éditions Hachette. Durant cette période, il non seulement supervisa les publications, mais également en écrivit, en introduisit et en commenta plusieurs, comme « Wagner et notre époque » de Thomas Mann (1978), « Musique et Verbe » de Wilhelm Furtwängler (1979), « Gustav Mahler » de Bruno Walter (1979) et « Écrits et Entretiens » d’Otto Klemperer (1985). On doit également mentionner l’édition critique de la correspondance entre Wagner et Liszt, publiée par Gallimard, qui est restée un modèle en matière de publication.
Il était l’archétype du mélomane wagnérien passionné, qui n’hésitait pas à défier les préjugés en écrivant : « le méchant, le croque-mitaine d’une défiante histoire de la musique où, à l’exception de lui, ne figurerait de Bach à Schönberg, que des saints ou des martyrs » » (Nietzsche et la musique [2000]). Mais il était également ouvert à de nombreux autres domaines culturels, et il était surtout l’incarnation du « wagnérien clairvoyant » selon les mots d’André Coeuroy. En effet, à travers toutes ses œuvres, il a su apporter des éclairages novateurs et imprévus sur l’histoire, la philosophie, la musique, la littérature et les arts de cette époque, avec une profonde érudition, mais sans jamais être fastidieux.
Un géant de la musique française et wagnérienne vient de nous quitter.
« Wagneramente » (comme il aimait signer ses lettres en citant Maurice Ravel)
D’après Pascal Bouteldja
In memoriam : Consultez ici l’album photo de la conférence de Georges Liebert au Cercle le 21 janvier 2023.
Otto Schenk
Otto Schenk, le prolifique metteur en scène autrichien dont les productions traditionnelles pour le Met de New York et le Staatsoper de Vienne ont ravi des générations de mélomanes, est décédé début janvier à son domicile sur le lac Irrsee en Autriche. Il avait 94 ans.
Bogdan Rosic, directeur général de l’Opéra de l’État de Vienne, a déclaré sur son site Web que M. Schenk a su s’inspirer de la richesse intellectuelle et artistique de toute l’histoire du théâtre et la partager avec un public large et diversifié.
En Autriche, la notoriété de M. Schenk en tant qu’acteur, et plus particulièrement en tant qu’interprète comique, a peut-être supplanté sa reconnaissance en tant que metteur en scène. Cependant, sa réputation internationale reposait en grande partie sur les opéras qu’il a produits au cours de sa carrière de près de six décennies dont le Rosenkavalier créé à Vienne créé en 1968 et toujours à l’affiche au Staatsoper.
Aux États-Unis, ses mises en scène des opéras de Richard Wagner, à la fin des années 1970 et au début des années 1990, lui ont valu une notoriété durable. On peut trouver plusieurs d’entre eux, tels que « Parsifal », « Die Meistersinger von Nürnberg », « Tannhäuser » et, sans doute le plus connu,« Der Ring des Nibelungen », considéré par d’aucun comme une référence absolue, sur support vidéo.