© Henri Perrier, Cercle Richard Wagner de Lyon

C’est avec une immense tristesse que le Cercle Richard Wagner de Lyon nous annonce le décès d’Henri Perrier. Il fut, avec son épouse, Chantal, le fondateur du Cercle Richard Wagner – Lyon en janvier 1982. Sa passion, son enthousiasme, son investissement sans relâche, son esprit d’entreprise et bien sûr, son érudition ont fait d’Henri Perrier une personnalité incontournable de la vie wagnérienne lyonnaise mais aussi nationale, avec de très nombreuses conférences données dans les Cercles français, et aussi internationale, puisqu’il a été pendant longtemps responsable au sein du Richard Wagner Verband International (membre du Comité et vice-président). Henri avait beaucoup travaillé pour la création d’une véritable association internationale, le Richard Wagner Verband International, qui prit naissance à Lyon en 1991. C’est encore lui qui prit l’initiative de l’organisation du premier concours de chant destiné aux chanteurs wagnériens, avec l’appui personnel de Woflgang Wagner qui fut pour cette seule occasion président du jury, et le concours du Cercle de Strasbourg et de son président, Maître Louis Oster.

Véritable « âme » wagnérienne du Cercle lyonnais depuis plus de 30 ans, il a permis à l’association de connaître un essor et un rayonnement remarquables et de l’amener à un niveau de qualité assez exceptionnel. Grâce à Henri Perrier, des liens privilégiés ont été noués avec des personnalités internationalement reconnues, comme les chefs d’orchestre, Theodor Guschlbauer ou Carlos Païta, les chanteurs Ernest Blanc et Detelf Roth, Paul André Gaillard, ancien chef des chœurs au Grand Théâtre de Genève, Henri Maier, Louis Erlo ou Marcel Prawy, dramaturge à l’Opéra de Vienne, sans oublier Wolfgang Wagner et son épouse Gudrun, qu’il rencontrait fréquemment à Bayreuth.

Malgré une vie professionnelle bien remplie et deux doctorats en poche (médecine et science), Henri Perrier a toujours consacré beaucoup de temps à sa passion, étant un infatigable et intarissable explorateur de ce monde wagnérien. Il appartenait à l’espèce de ces passionnés fervents sur lesquels l’emprise de Wagner a exercé une influence profonde, non seulement sur leurs goûts artistiques mais jusque dans leur vie personnelle elle-même, avec la caractéristique bien sympathique d’y associer un sentiment d’affection et de reconnaissance envers le « Maître » vénéré.

C’est ainsi qu’il a publié en 1981 une magistrale géo-biographie de Richard Wagner, Les rendez-vous wagnériens. Il aimait à dire : « Fût-il en apparence futile, aucun sujet ne l’est plus dès lors qu’il concerne Richard Wagner ». C’est ainsi qu’on lui doit un très grand nombre de monographies d’une profonde culture et écrite dans un style alerte et plein d’humour : En Bohême avec Richard Wagner, Rires et sourires wagnériens, Quatre nouvelles wagnériennes, Les chiens de Richard Wagner, Richard Wagner en décors naturels, Wagner et le vin, Les monuments à Richard Wagner ou encore le catalogue des œuvres de Wagner. Ses recherchées très sérieuses en apprirent certainement à plus d’un wagnérologue émérite.

Un géant du monde wagnérien est parti… trop tôt… il nous manquera…

D’après Pascal Bouteldja, président CRWL