© Anselm Kiefer ; Paul Celan. Myth, Mourning and Memory. Thames & Hudson Ltd, 2007.

Le mercredi 16 mai 2018 à 20 heures, les conférences de l’Institut Bruno Lussato & Marina Fédier accueillent Jean-Claude Encalado, philosophe, psychanalyste et membre de l’École de la Cause Freudienne. La thématique du jour sera « Le peintre et le poète, Anselm Kiefer et Paul Célan ».

Jean-Claude Encalado nous présente sa conférence

Après avoir vu cette magnifique rétrospective d’Anselm Kiefer à Beaubourg, je me suis dit : nous avons manifestement affaire à un grand artiste.

Soyons attentifs à son parcours. Fils d’un père militaire, officier à la Wehrmacht, il retrace l’histoire de l’Allemagne depuis le moyen âge jusqu’à aujourd’hui. Puis, il tombe sur le nazisme, sur l’hypnose collective d’un peuple, admirant et se soumettant à un Führer. Kiefer traite de cette mémoire-là : de l’Allemagne nazie, de la faute des Allemands, de la faute de son père, — et de lui, qui endosse cette faute. De 1970 à 1981.
Début des années 80, il rencontre la poésie de Paul Celan, lit un recueil de poésie, Pavot et mémoire, et est touché par un poème, Todesfuge. Là, il est confronté aux camps d’extermination et à la destruction des Juifs d’Europe. Jusque là, Kiefer traitait d’une faute, d’une culpabilité. De l’Allemagne, de son père. Mais avec Celan, que traite-t-il ?
Kiefer traite par ses toiles une faute. Celan traite par ses poèmes l’horreur. A l’un, la faute, imprescriptible ; à l’autre, le trauma, incurable.

 

INSTITUT BRUNO LUSSATO & MARINA FEDIER
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