Robert le Diable, premier opéra français de Giacomo Meyerbeer, s’inspire de la légende médiévale du duc normand Robert, laquelle accorde une place centrale à l’éternelle lutte entre le bien et le mal. Par sa propension au surnaturel, le livret de Scribe et Delavigne réunit plusieurs thèmes caractéristiques du romantisme. La très attendue première de l’œuvre en 1831 connut un triomphe sans pareil. La formule « le temple de l’illusion et du miracle » dont Balzac gratifie les opéras de Meyerbeer dépeint parfaitement ce grand opéra à la française qui réclamait des moyens scéniques considérables. L’écriture orchestrale très contrastée, regorgeant de passages spectaculaires pour choeurs, est entre de bonnes mains avec le chef d’orchestre Evelino Pidò, qui contribue ainsi à son tour à la redécouverte de Meyerbeer entreprise cette dernière décennie. Avec Robert le Diable et Frankenstein à l’affiche, phénomènes surnaturels et créatures fantastiques seront légion à la Monnaie ce printemps.

0205 avril 2019 La Monnaie