« J’apporte la lumière et la joie à bien des gens sur terre, le chagrin s’apaise dans une chanson, dans un conte, la crainte devient touchante. » Bien des années après que le tsar Saltan a répudié sa femme et rejeté son fils sur de fausses accusations, la princesse Cygne rétablit l’harmonie en épousant le tsarévitch. Ce conte de Pouchkine, d’après une vieille légende populaire russe, fournit le texte idéal au grand conte-opéra que Rimski-Korsakov compose en 1899 en l’honneur du centième anniversaire du poète. Le compositeur déploie à son tour un style narratif rhapsodique et virtuose. L’orchestration y est bien entendu capitale, elle est intrinsèque à l’âme de l’œuvre. Avec cette partition à la fin heureuse, le chef d’orchestre Alain Altinoglu s’imposera tel un vrai magicien, comme récemment dans Le Coq d’or. Et le metteur en scène russe Dmitri Tcherniakov reviendra à la Monnaie, après son retentissant Il trovatore, pour une fin de saison lyrique tout en féerie.

1129 juin 2019 La Monnaie