En 1791, alors qu’il travaille à Die Zauberflöte pour Vienne, Mozart reçoit de Prague la commande d’un opéra destiné à célébrer le couronnement de Léopold II comme roi de Bohême. Le travail est ficelé en trois semaines et l’histoire raconte comment un empereur propose, par sa clémence, un exemple d’humanisme à son peuple, un thème cher au dernier Mozart.

Déployant un chant libre qui fait la part belle aux voix féminines, il minimise les récitatifs, montre le meilleur de lui-même en maîtrisant les forces orchestrales et chorales. Les ensembles sont particulièrement soignés et les grands airs offrent cette unique et limpide beauté qui porte La Clemenza di Tito au rang des chefs-d’œuvre absolus.

Si le thème de l’opéra devait convenir aux circonstances d’un sacre, l’empereur, peu mélomane, et surtout son épouse, Marie-Louise d’Espagne, n’apprécièrent guère l’œuvre du génie viennois, la qualifiant même de « porcheria tedesca »… !

1524 mai 2019 Opéra de Liège